One Piece
7.7
One Piece

Manga de Eiichiro Oda (1997)

Forcé de rester assis sur ce banc dans un coin du CDI de mon petit collège parce que soi-disant « je perturbe la concentration de ceux qui veulent travailler » (tss), je me penche alors au-dessus d’une petite caisse de livres qui attendaient d’être rangés et « oh tiens un manga je n’en avais encore jamais lu, Tome 1 ça tombe bien. »


Et c’est ainsi que j’ai commencé le périple. Il y avait dans ce premier tome tous ce qu’il faut pour séduire un gamin de 11 ans : des pirates, certains avec des pouvoirs un peu bizarres, un scénario pas mal du tout, de bons dessins et une longue, très longue aventure.


Même en grandissant je n’ai pourtant jamais été un grand fan de manga, j’ai lu FMA, Naruto, Satant666, Battle Royale, puis quelques scans de Fairy Tail et autres gros titres en vogue, mais je ne me suis jamais aventuré ailleurs que dans les valeurs plus ou moins sûres. One Piece occupe une place toute particulière dans mon univers culturel, j’ai littéralement grandi avec tous ces tomes qui s’empilent fièrement sur mes étagères et l’adulte d’aujourd’hui prend presque autant de plaisir à se plonger dans l’aventure que le faisait le gamin.


Cependant je pense que le problème avec One Piece (à condition que l’on aime l’œuvre à la base) réside désormais dans son incapacité à nous surprendre davantage, et particulièrement pour ceux qui suivent Luffy depuis pas mal d’années.
Les premiers tomes avec la rencontre et le recrutement de chaque membre de l’équipage m’ont tout simplement happé. On y découvre les premiers ennemis sérieux comme Arlong et de véritables enjeux commencent à prendre forme. Chaque « grand arc » est plus impressionnant et prenant que le précédent, avec selon moi comme point culminant « La Guerre au Sommet » qui clôt également l’énorme première partie du manga avant l’ellipse. Et c’est à ce moment que je m’y perds.


Tous les membres de l’équipage se retrouvent donc deux ans plus tard, plus balèzes et badass que jamais mais plus grand-chose ne peut surprendre le lecteur qui a désormais presque tout vu. Les arcs pré-Dressrosa et Dressrosa sont particulièrement longuets et ne proposent absolument rien de neuf. Il est vrai que l’histoire dans sa globalité avance doucement mais j’ai bien peur que la magie n’opère plus. Aucun arc de l’histoire ne sera à la hauteur que ceux de Baroque Works, Skypea où même Water 7 qui ont fait tout le génie de One Piece.


Cependant l’univers est probablement un des univers imaginaires les plus riches qu’il m’ait été donné de voir et avec un immense plaisir que l’on se laisse prendre d’île en île découvrant chaque peuple avec son propre modèle de gestion mais également la politique de ce monde gouverné par le Gouvernement Mondial dont le porte-flingue est la Marine, le plus vieil antagoniste de l’œuvre. La géographie est également un élément très important puisque celle établie joue un grand rôle dans le voyage de Luffy et son équipage vers le One Piece, leur objectif ultime.


Certaines notions abordées sont vraiment bien gérées comme celle de la Justice qui est omniprésente mais aussi celle du bien et du mal qui n’est pas simplement raccordée avec celle de légalité. Oda gère parfaitement bien chaque idée qu’il souhaite exposer et chacun des nombreux messages à connotation politique qu’il envoie est réfléchi et ouvert à une intéressante réflexion.


La galerie de personnages de One Piece est également tout simplement hallucinante, il existe d’ailleurs plusieurs tomes hors-séries traitant de ces très nombreux personnages secondaires que l’on peut croiser, mais également sur de nombreux éléments ou informations qui contribuent à la fondation du gigantesque univers d’Eiichiro Oda.


One Piece est susceptible de plaire à tous, quel que soit l’âge du lecteur, il a su me convaincre, me fasciner et surtout m’accompagner pendant toutes ces années et je ne cesserai l’aventure seulement quand Oda l’aura décidé. Peut-être alors que je pourrai acheter le tome 1 qu’il me manque, je ne l’ai pas acheté puisque je l’avais lu au CDI bien des années plus tôt.

Redango
8
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le 21 mars 2016

Critique lue 1.3K fois

9 j'aime

Redango

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