Commençons par le négatif, clairement c'est atrocement bienpensant. Je veux dire on parle d'orpailleurs clandestins, de retirer des animaux de leur milieu de vie naturel, mais il n'y a jamais rien de « négatif », finalement l'oiseau est très content de son sort, il adore être le meilleur chanteur, le héros il ne lui arrive que des trucs biens dans sa vie, la fille qui revient dans sa tribu enceinte est parfaitement acceptée... Je ne demande pas à lire les Misérables, mais quand même... Disons que tu as l'impression que le Surinam c'est le paradis... Alors qu'en vrai c'est un narco état d'Amérique du Sud avec des tensions ethniques qui ont donné lieu à une guerre civile il y a moins de trente ans...
Mais ce n'est pas vraiment le sujet, le sujet c'est de raconter une histoire un peu bateau sur une picolette qui est la meilleure en chant, son parcours depuis sa capture dans la forêt amazonienne jusqu'à qu'elle atterrisse chez un chauffeur de taxi.
Et il est là le problème, si l'histoire sur la picolette, pas franchement originale, est assez agréable à suivre, ça donne envie de se mettre aux concours de chant (en Guyane c'est très populaire également, les gens se promènent avec leur oiseau dans la rue...), c'est le portrait idyllique de la société surinamaise qui me gène...
En fait nous ne sommes pas là dans une œuvre naturaliste où on verrait le quotidien... on voit surtout le héros qui accumule les coups de bol insensés qui n'arrivent jamais dans la vraie vie... Et ce n'est jamais contre-balancé... (ou à peine, par le récit pseudo larmoyant de la femme qui raconte sa traversée de la forêt guyanaise pour le Suriname depuis le Brésil... mais je n'ai aucune compassion pour les orpailleurs clandestins... limite l'armée française est montrée comme méchante alors que les orpailleurs volent nos richesses, empoisonnent les rivières avec le mercure... mais bon)
et donc l'aspect picolette donne envie... mais tout le reste pue bien trop l'utopie...