Point of Origin - Fantastic Four (2018), tome 5 par arnonaud

Après un arc en forme d'hommage aux histoires classiques avec Doctor Doom et Galactus et un arc qui proposait un nouvel affrontement entre la Chose et Hulk, Dan Slott propose enfin du nouveau dans son run sur les 4F, avec une idée audacieuse : l'exploration de la planète où devait aller originellement la fusée de Richards lors de l'expédition spatiale qui a, finalement, accidentellement donnée leur pouvoirs. Nos héros vont ainsi découvrir une toute nouvelle planète, pleine de super-héros elle aussi, et qui cache bien entendu de grands secrets...

Franchement, l'idée de base de l'arc est très chouette. Le numéro où ils arrivent sur la planète est très malin, et découvrir toute cette galerie de nouveaux personnages est très intéressant, Slott s'efforçant de proposer quelque chose d'assez riche. En outre, il y a de nombreuses surprises tout au long de l'arc, dont certaines bouleversent un peu le statut quo de l'équipe. D'ailleurs pas sûr que tout le monde apprécie l'une des révélations de l'arc, tant ça change un élément fondamental de la mythologie des 4F.

Donc il y a tout pour avoir un arc majeur, un classique en devenir, sauf que la planification éditoriale a été ratée. C'est peut-être dû à Dan Slott qui a la réputation d'être un scénariste assez lent et d'être souvent à la bourre, mais on ne peut s'empêcher de penser que cet arc a été sorti beaucoup trop dans la précipitation. On a pas moins de 6 dessinateurs et 3 coloristes différents tout au long de l'arc, avec parfois 3 ou 4 dessinateurs et 2 coloristes au sein d'un seul et même numéro, c'est le bordel le plus absolu, avec des styles qui n'ont bien entendu parfois aucune cohérence entre eux. L'unité de l'arc est ainsi aux abonnés absents et ça nuit forcément à l'immersion dans l'histoire. C'est un terrible gâchis à ce niveau là.

Surtout que ce problème de dessinateurs multiples est là depuis le début du run de Dan Slott et c'est une véritable plaie. C'est bien simple : il n'y a pas un seul arc (à part l'arc en deux numéros Immortal Hulk vs the Thing) où on a pu avoir un seul dessinateur du début à la fin. En outre, dans les dessinateurs impliqués ici, c'est dommage de ne pas avoir eu d'artistes plus prestigieux pour mieux vendre les moments importants de l'arc. Paco Medina colorisé par Aburtov c'est sympa, mais Marvel a déjà su proposer mieux, notamment sur cette série en particulier, où on a quand même vu passer Sara Pichelli et Aaron Kuder.

Bref, un tome majeur du run de Dan Slott, à la partie graphique hélas bordélique.