Holala, quelle plaie à lire ce bouquin. Je ne sais pas ce qui est pire : "Les équinoxes" ou "Portugal".
C'est con, parce que le bouquin aurait fait 50 pages, ça aurait été sympa, j'en aurais même peut-être demandé... mais faire une BD de 260 pages qui ne raconte absolument rien, là c'est beaucoup trop. Ainsi donc, mon intérêt n'a fait que décliner, plus que je ne l'aurais cru... Le seul conflit de tout le bouquin arrive à la fin, quand le héros essaie de trouver une connexion internet... mais ce n'est même pas traité comme un conflit, si bien que lorsqu'il trouve sa connexion, on s'en fout complètement. Pas de tension, pas d'histoire, juste des gens qui parlent et un goût prononcé pour la nostalgie. Le thème est intéressant, mais l'exploiter de la sorte, c'est facile : combien de bouquin on pourrait faire ainsi, avec juste des gens qui parlent. Mais au moins, c'est vrai qu'il sait installer une ambiance, capturer des conversations, les rendre réalistes, crédibles... dommage que ça ne suffise pas pour raconter une histoire. Les personnages sont également trop peu construits. Dans "Les équinoxes", l'auteur avait tout de même fait un petit effort à ce niveau-là, ici en revanche, il n'y a rien à retenir, aucun à soutenir.
Il ne reste que le dessin. C'est beau, ça c'est vrai. Quoique parfois un peu trop brouillon, et s'il n'y avait pas de couleurs, ça serait encore plus pénible à lire. Mais avoir autant de dialogues qui ne servent à rien et en même temps autant de détails dans un style jeté, c'est quand même fatigant à lire. Pour revenir aux couleurs, elles sont chouettes et rendent donc les dessins plus lisibles. L'auteur se permet également quelques expérimentations graphiques : c'est bien joli mais... c'est souvent un peu gratuit. Et soudain aussi. Par exemple, lorsque les personnages rêvassent (rares moments où l'expérimentation se justifie), le jeu graphique est trop soudain, ça manque d'une transition. On dirait vraiment, comme pour "Les équinoxes", que l'auteur segmente ses idées, que ça ne doit pas déborder de la page. Quitte à faire un carnet de vie, pourquoi ne pas rendre le bouquin plus bordélique, pourquoi ne pas inclure des croquis dans les marges ? Autant y aller à fond, plutôt que de compartimenter les idées proprement comme s'il s'agissait d'un récit de fiction. C'est ptet pour ça que ce non-récit ne fonctionne pas au-delà de sa longueur excessive : la structure est trop rigide, ce qui déforce le dessin et l'histoire.
Bref, "Portugal" est un album chiant à lire, qui ne vaut que pour le graphisme et l'ambiance.