Je crois que j'ai un "kink" pour les enquêtes en bd. D'autant plus lorsqu'elles parlent d'auteurs de bd qui parlent d'autres auteurs de bd. Et, en lisant le résumé de Secret de famille, je me suis dit "ok, ce livre, il est pour moi."
Pour le coup, il y avait un arbre généalogique au début du volume, ce qui me faisait penser que l'histoire était complexe, mais en fait, pas tant que ça. Certes, au début cela parle de l'arrière grand père du héros (un des pères de la photographie de reportage) mais dans l'ensemble, une grosse partie du volume se consacre surtout sur la mère de l'auteur, son père et l'homme qui a été l'amant de sa mère, un caricaturiste nommé Larry Lariar.
Bon, tel que je suis, après trente page, je vais vérifier sur Wikipédia, et effectivement, Lawrence Lariar à bel et bien existé. D'ailleurs, le titre original est "Invisible Ink: My Mother’s Secret Love Affair with a Famous Cartoonist" et pas ce laconique titre qu'est Secret de famille.
Donc voilà, c'est intéressant puisque non seulement ça parle de la vie des tout premiers auteurs de bd comme Lariar qui ont commencés dans un milieu qui venait de se créer. Celui-ci s'est toujours lancé dans des projets de bds qui n'ont jamais été sérialisés. Il a aussi publié des romans policiers et des bds humoristiques sans jamais connaitre un succès autre que modeste. Au final, celui-ci a fait sa carrière sur des petites choses (dont une méthode de bd nullissime.)
Intéressant portrait porté par un Griffith qui n'est pas jeune non plus (Il devait avoir 70 passé lors de la publication du livre.) D'ailleurs c'est intéressant de voir qu'au début du livre Griffith fait ses recherches sur un pc portable qu'il trimballe avec lui et qu'à la toute fin il utilise un smartphone.
Mais au fond, il y a une forme de vérité mise à nue par sa simplicité : la vie d'une femme qui aura vécu pendant 16 ans une relation extra-conjugale avec un homme qu'elle aimait et comment cela ne s'est jamais concrétisé. Sur pas mal de question que Griffith se pose sur lui même ("est-ce que j'aurais été un auteur de la contre-culture américaine si j'avais été élevé par Lariar ?")
200 pages qui m'auront happées.