Critique numéro par numéro, à partir du #32, c'est à dire le début du run de Geoff Johns et John Romita Jr. sur la série.


#32 [Juin] Début du run de Geoff Johns et John Romita Jr. sur le titre. Une nouvelle équipe all-star annoncée en grande pompe par les dirigeants de DC qui m'a donné envie de tester le titre. Je ne suis pas plus amateur de Superman que ça, j'ai lu quelques récits sur le héros, dont certains très bons, comme Red Son, Superman Earth One ou All-Star Superman, mais je ne suis pas vraiment attaché au héros et je ne connais pas franchement bien son univers, ses proches.


Mais j'ai trouvé ce début très efficace. J'avais un peu peur du trait de John Romita Jr. mais ce dernier, avec Klaus Janson, fait un très bon boulot. Ses scènes d'actions (notamment celle vers la fin de l'épisode) sont un peu brouillonnes, mais à part ça, c'est vraiment un bon boulot. Les décors de labos au début sont cools, les doubles pages sont soignées, les personnages ont de bonnes tronches, le découpage est bon et les angles de vue sont biens choisis... Agréablement surpris. Bon, ce n'est pas au niveau de son run sur Captain America où il était sublimé par le fabuleux Dean White à la couleur, mais ça marche quand même bien, surtout que les couleurs de Laura Martin sont pas mal du tout (notamment dans la scène d'intro).


Niveau scénario, j'ai trouvé Geoff Johns plutôt en forme. Bon, le numéro est très succins et il ne se passe pas énormément de chose, mais c'est bien mené, c'est intéressant et on a envie de lire la suite. La discussion de Perry White avec Clark Kent était, à ce titre, particulièrement réussie, et analysait plutôt bien le comportement du surhomme. Et j'ai bien aimé suivre le héros et Jimmy Olsen dans leur quotidien. Enfin, la scène finale était, là aussi, efficace, avec des ennemis avec de bons designs et un nouveau personnage très prometteur.


Vivement le prochain numéro, et ce numéro 32 est franchement encourageant. [7]


#33 [Juillet] Deuxième numéro du run de Geoff Johns et John Romita Jr. et Superman continue sur sa petite lancée bien sympa. J'aime bien le fait qu'il n'y ait pas encore de grosses menaces pour le moment, que Johns prenne le temps de s'intéresser aux personnages, que ce soit la rédaction du journal, la relation Perry-Kent ou le nouvel arrivé en ville, Ulysse. On en apprend d'ailleurs un peu plus à son sujet, on comprends un peu mieux d'où il vient, et on espère que ça permettra des développements intéressants de l'intrigue.


L'intérêt du personnage c'est d'être pour le moment une sorte d'apprenti Superman. Il a sa puissance, mais il n'a pas l'expérience, notamment sur comment se comporter en société. Il semble revenir de mondes étranges et il ne connaît pas les modalités de l'Amérique du XXIe siècle. Mais plus intéressant encore, si il a beau avoir un espèce d'ennemi qui lui en veut, il ne comprends pas pourquoi Metropolis est en danger perpétuel, et j'ai hâte de voir sur quoi ses interrogations vont aboutir au niveau de ses actions futures.


La relation Perry-Kent est aussi intéressante, il y a une bonne dynamique entre les deux, on s'attache vite au vieux rédac' chef et ça pourrait donner des bonnes choses. J'aime bien aussi comme Johns écrit Clark, qui est vraiment plus solitaire que jamais. Du coup, il est un peu froid, mais il reste sympathique à suivre, et il a une belle noblesse dans son costume de héros.


D'ailleurs Romita Jr. continue de faire un boulot plutôt bon aux dessins. Y a un bon travail sur l'expressivité des personnages, les attitudes, les environnements. Ça marche vraiment bien. Y a que pour la scène d'action du numéro où je l'ai trouvé un peu en dessous de ses capacités dans le domaine, un peu trop brouillon. Sinon c'est du bon boulot et il arrive vraiment à faire sien l'univers de Superman.


Pour l'instant c'est vraiment terre-à-terre, à la cool, avec une bonne importance sur la partie civile des personnages donc la série me parle bien. Je m'attache aux personnages, qui sont vraiment bien écrits, et j'ai envie de connaître la suite, surtout que Johns pose pas mal de pistes. La série continue sur sa bonne lancée. [8]


#34 [Août] Je prends vraiment plaisir à retrouver le Superman de Johns et Romita mois après mois. On est encore qu'au début, c'est assez lent, mais j'aime bien l'atmosphère qui se dégage de la série, tant graphique que scénaristique. L'un des grands avantages de la série est de mettre les vilains plutôt au second plan, ainsi que tous les passages cosmiques avec pleins de supers pouvoirs, pour se rapprocher des personnages. Pas de Clark Kent dans ce numéro, mais le duo Superman - Ulysses qui continue de faire connaissance.


Le nouveau venu est vraiment un personnage intéressant et assez rapidement attachant, naïf et sensible comme un enfant et proposant des similitudes et des différences intéressantes par rapport à Clark. J'espère vraiment qu'il va devenir un personnage régulier de la série car il est franchement très cool.


On découvre aussi le nouveau vilain, avec son look à la Dr.Doom, qui à l'air d'être assez taré. Difficile d'évaluer son potentiel pour le moment, mais il est plutôt charismatique, donc ça va.


J'ai pas grand chose de plus à dire sur ce numéro, c'est bien écrit, les personnages continuent d'être développer, on s'attache à eux même si Supie continue d'être assez distant. Il lui manque un peu d'entrain, il est un peu trop timide. Mais bon, j'aime toujours autant lire la série, en plus c'est globalement bien dessiné et la colorisation est tout à fait correcte. Franchement une bonne lecture DC. [8]


#35 [Octobre] La série Superman à peine démarrée s'est prie un mois de pause dans la gueule à cause de Future 's End. Dommage puisque ça a un peu cassé l'élan d'affection que le lecteur était en train de construire pour la série. Il faut le dire, j'aime beaucoup, pour l'instant, ce que Geoff Johns et John Romita Jr. sont en train de construire dans la série.


Tout le développement au Daily Planet est toujours aussi cool, avec des seconds rôles (Perry, Loïs...) bien campés et attachants. Les nouveaux personnages sont aussi prometteurs, j'aime bien le vilain The Machinist avec son petit look à la Doom, même si il n'est malheureusement pas très important, et Ulysses est un personnage toujours aussi captivant. Ce Superman débutant qui découvre le métier de super-héros et en même temps la Terre voit les choses d'une autre manière que celle de Kal-El, et si il reste un personnage positif, il a une autre conception du bien, du mieux et ça amène des discussions intéressantes avec Superman et une direction prometteuse pour la suite de la série. C'est vraiment un personnage au potentiel très riche, et Geoff Johns l'a bien compris. C'est par contre dommage que le Machinist n'ait pas été un peu mieux installé pour devenir un nouvel ennemi charismatique de Kent, mais peut être qu'il fera un retour en grande pompes dans quelques numéros.
Sur le plan graphique, John Romita Jr. est plutôt en bonne forme. Il y a bien une couille ou deux de temps à autre, mais rien de bien gênant, son trait reste hyper dynamique, efficace, puissant dans les scènes d'action, et il sait toujours donner de bonnes tronches et attitudes à ses personnages pendant les scènes de discussions pour qu'on s'attache toujours plus à eux.


Ce n'est pas le numéro du siècle, mais le run des deux auteurs sur Superman continue de manière très efficace, c'est toujours un plaisir à lire et j'ai hâte de voir ce que la suite va donner. [7]


#36 [Novembre] C'est toujours un plaisir de retrouver le Superman de Johns et Romita Jr. Même si ici ce n'est pas le meilleur numéro qu'ils nous aient fait lire, ça reste solide et agréable à lire. Déjà, j'aime toujours autant le dessin de Romita Jr. qui nous fait des vaisseaux impressionnants, des scènes d'actions qui envoient et un Superman très humain et dont l'on sent toute l'impuissance face à ce qu'entreprend Ulysse par le simple fait qu'il semble cloué au sol durant tout le numéro. Ah et la colo de Laura Martin donne de belles ambiances. Côté scénario, c'est plutôt chouette. On a un bon affrontement de points de vues entre Ulysse et Superman et c'est juste dommage qu'un twist en cours de numéro ne rende l'intrigue un brin plus classique et prévisible. Mais bon, rien qui n'entache vraiment l'envie de savoir ce qui va se passer le mois prochain. [7]


#37 [Décembre] Après un début d'arc très réussi, j'ai l'impression que ce récit de Geoff Johns perd un peu de sa force après le twist scénaristique du précédent numéro ou de celui d'avant, je ne sais plus exactement. Il y a peut être aussi le fait que Clark Kent, que toute la partie vie civile, soit purement et simplement absente du numéro alors que c'était une des grandes forces des tout premier.
Après, ça reste sympa, mais plus classique et il faudra vraiment voir ce que Johns va faire de la situation très surprenante de fin de numéro, car là pour le coup c'est vraiment une grosse surprise (pour ma part).


Quand à Romita Jr., j'aime toujours autant son style et je regarde ses pages avec un grand plaisir. Surtout qu'on a le droit à pas mal de belles cases et à quelques déchaînement de puissance/dynamisme ça et là, où l'artiste brille toujours. [7]


#38 [Février] Je dois bien dire que je m'attendais pas trop à ça comme conséquences du premier arc. Je ne sais pas si vous avez suivi l'actualité autour de la série donc je ne spoilerai pas, mais bon pourquoi pas. A voir ce que le scénariste en fera par la suite. En tout cas, ça a le mérite de faire un peu bouger les lignes classiques de la série, même si c'est peut-être un peu artificiel. Et c'est surtout très drôle de voir que Johns introduit ça au moment où il fait un rétropédalage au niveau de Clark Kent qui revient au Daily Planet. C'est un peu comme si le scénariste devait introduire de la nouveauté ailleurs pour compenser.


Mais bon, ça reste pas mal, le guest gratuit est en plus pas trop mal utilisé, et les phases en civil et en particulier à la rédaction du journal sont toujours de belles réussites (le côté légèrement Jameson de Perry White est bien entendu très sympa).


Je suis par contre un peu déçu que Johns écrive un Superman qui prenne des décisions de connard à ce point sans le regretter plus que cela après. L’éthique du personnage s'en retrouve quand même un peu chambouler, et je comprends pourquoi parfois l'armée est montrée comme méfiante vis à vis du surhomme, ils n'ont peut-être pas tord... J'aimerais bien que Supie se morfonde au moins un peu sur le choix discutable qu'il a fait...


Niveau dessins, je sais que de très nombreuses personnes n'aiment pas Romita Jr., le trouve en petite forme ou dieu ne sait quoi... Mais moi j'ai bien aimé sa prestation sur ce numéro. Toujours apte à déverser un déluge de puissance quand il le faut (et là on a de quoi faire à ce niveau dans ce numéro) et offrant des personnages toujours expressifs dans les moments où il le faut. Il sert vraiment bien le scénario de Johns, rend les personnages attachants visuellement... On lui pardonne aisément les deux-trois couillonneries qu'il peut y avoir par moment.


En tout cas bon numéro, j'attends maintenant de voir ce que va faire Johns après ça. En tout cas la série continue de me montrer que lire du Superman ça peut-être très sympa, et je l'en remercie pour ça. [7]


#39 [Mars] Et nous voilà rendu au dernier numéro de Johns sur la série. Mettant complètement l'intrigue avec Ulysse de côté, il s'intéresse ce mois-ci au conséquence du nouveau pouvoir et de la révélation de fin de numéro. C'est agréable de voir Geoff Johns revenir à quelque chose de très terre-à-terre, car c'est vraiment ce qu'il maîtrisait le mieux dans son arc.


On voit donc Superman essayer de faire avec sa condition de simple mortel temporaire, ce qui permet d'avoir des séquences incroyables comme "oh mon dieu ! Superman s'est coupé avec une feuille de papier journal", ce qui est assez improbable. Geoff Johns en profite pour rappeler que l'héroïsme de Superman transcende ses supers-pouvoirs et qu'il n'a pas besoin d'eux pour être un héros, cela au cours d'une scène hyper classique et clichée.


Le numéro est sympa, mais dans ce genre de petit récit one-shot hors gros arc, je pense qu'il y avait moyen de faire un peu moins évident, un peu moins classique, d'être un peu plus subtil et profond. La conséquence du nouveau pouvoir de Superman est évidemment un outil narratif intéressant et je pense qu'on peut faire des récits qui vont au-delà de ce qu'à fait le scénariste ici, qui semble ne pas trop se mouiller. Mais comme je l'ai dit, la lecture est loin d'être désagréable pour autant, et l'amitié entre Jimmy et Clark est vraiment très sympathique.


Mine de rien, le court run de Johns aura au moins eu le mérite de changer un peu le statut quo du Superman New52 et de lancer pas mal de choses avec lesquelles les auteurs futurs pourront s'amuser.


Et niveau dessin, Romita Jr. livre une prestation correcte, mais il est toujours à ça près d'avoir des cases iconiques et y a toujours un petit truc qui fait que ça ne fonctionne pas totalement. Y a toujours ce côté un peu rushé, des bouts de dessins ou d'encrage à côté de la plaque qui viennent ternir légèrement le tableau alors que le style du dessinateur est pourtant très bon et avec un style très agréable. [7]


#40 [Avril] Nouvel épisode de Superman, qui continue sa période de transition avant le nouveau run qui débarque le mois prochain. Dans ce numéro écrit et dessiné par John Romita Jr., Superman et la ligue s'intéressent au nouveau pouvoir de l'homme de demain et essayent d'en comprendre un peu mieux le fonctionnement et les limites.


Ce qui est amusant, c'est que Romita Jr. écrit la Justice League comme les vengeurs de bendis et qu'il écrit Batman un peu comme Iron Man. Comprenez par là, qu'on a ici un Batman à la cool qui fait des blagues, sourit, bois tranquillement un café, et une ligue de justice qui sort se boire des bières en civil de temps à autres.


C'est assez inhabituel, c'est pas dans la tradition des surhommes très sérieux de DC, mais ça fonctionne bien tout de même. Le Batman cool n'est pas vraiment la caractérisation de Batman du moment, mais le personnage fonctionne bien dans ce récit, même si certaines de ses blagues auraient pu revenir à Flash qui du coup n'a plus grand chose à dire.


Enfin bref, c'est quand même plutôt bien écrit, avec un humour très sympa tout le long du numéro et Romita jr. qui se fait plaisir aux dessins. En outre, on a Dean White qui vient faire un petit coucou à la colo et c'était franchement très cool de revoir le duo Romita White que j'avais adoré sur le Cap de Remender. [7]


#41 [Juin] Superman #41 est enfin arrivé, avec le début du nouvel arc « Truth » et un nouveau scénariste sur le titre, Gene Luen Yang. Alors que l'arc avait été teasé à grand coup de «Loïs Lane va révéler au monde que Superman est Clark Kent » et « Clark Kent fugitif ! », il ne se passe en fait rien de tout ça dans ce premier numéro, et on semble donc s'orienter vers une écriture décompressée.


Dans ce numéro, on nous introduit à plusieurs petites intrigues, avec en lien un nouveau personnage mystérieux qui se fait passer pour un allié mais qui semble bien être une menace. C'est pour l'instant pas l'intrigue du siècle mais ça se lit sans déplaisir, notamment parce que les dialogues et les caractérisations m'ont semblé tout à fait honnêtes, et j'ai bien aimé voir Loïs Lane prendre une place plus importante dans la série. Par contre, il faudrait que Supie arrête d'utiliser son nouveau pouvoir à tord et à travers, parce qu'il en a bien d'autres qui sont quasiment aussi puissants et qui ont le mérite de ne pas l'affaiblir. Réfléchit un peu, Clark !


Côté dessins, Romita Jr. fait un boulot tout à fait convenable, comme à son habitude, et on a la bonne surprise de voir que Dean White l'accompagne dans ce nouvel arc à la colo. Bon le coloriste fait parfois des choix bizarres, mais je suis content de retrouver son style si particulier, surtout sur du Romita Jr.


Bref, pour l'instant, ce nouveau run commence très très tranquillement. C'est pas mal, mais pas fou non plus, et je crois que le cliffhanger est l'un des plus anticlimatiques que j'ai pu lire récemment. [7]


#42 [Août] Deuxième numéro du run de Gene Yang, qui s'est fait descendre violemment par les critiques américaines ou françaises. Ça a été assez violent, et donc j'avais forcément un peu peur de ce que j'allais lire en ouvrant le numéro.


Alors oui, ce n'est sûrement pas le numéro du siècle, mais je ne pense pas non plus que ce soit une purge absolue. J'ai bien aimé l'écriture assez dense du numéro, le fait qu'il s'y passe pas mal de choses, j'ai bien aimé également la nouvelle alliée temporaire des héros, Condesa, qui est plutôt amusante, et j'ai trouvé que ce team-up Clark-Loïs-Jimmy-Condesa marchait globalement bien. Pareil, le vilain du jour, sans être un monstre de charisme, est pas mauvais et a un design plutôt sympa... Et Romita Jr. fait le job aux dessins (même si on a toujours quelques couacs ici et là, accentués par l'encrage de Klaus Janson qui manque un peu de finesse) et je suis toujours content de le voir colorisé par Dean White (même si je sais que tout le monde n'aime pas le style du coloriste).


Après, c'est vrai que l'histoire part dans des délires un peu bizarres et farfelus (mais bon, c'est Superman en même temps), qu'on a encore le droit à cette saloperie de Super Flare et qu'on a pas forcément les caractérisation du siècle, ni l'intrigue la plus prenante... C'est vrai qu'il manque un petit truc pour totalement me persuader d'aller lire absolument le 3e numéro de ce nouveau run, je dois bien l'avouer. J'ai peur que ce ne soit qu'un petit arc sympatoche et qu'on puisse s'en passer sans craindre de manquer un grand moment de comics de super-héros... Reste que c'est sympa de voir Loïs remise un peu plus en avant et que lire du Romita Jr. me fait toujours plaisir. [7]

arnonaud
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le 13 août 2014

Modifiée

le 27 oct. 2014

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Critique écrite numéro par numéro, à partir du #32 (soit le début du run de Johns et Romita.Jr) , bien que j'inclus également la critique du #31 en raison de son implication dans le cross-over...

le 27 oct. 2014

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