Arrivé à la fin du sacro-saint arc Goldy Pond considéré comme l'un des meilleurs, j'aurai finalement posé les armes. Je ne peux plus lutter devant tant de problèmes, je ne peux plus lutter devant pareille médiocrité et devant ce babillage incessant.


Loin de moi l'idée de vouloir tout jeter dans ce manga, car c'est à la base conquis par le premier arc (que j'avais dévoré en anime) que je posais ma barque sur le récif dangereux du manga The Promised Neverland.


La saison 2 avait été tellement critiqué et déjà su vite enterrée que j'avais tout fait pour l'éviter, quitte à prendre un détour par des eaux dangereuses. La tête pleine de rêves et enjoué à l'idée de voir ce que le manga avait à offrir en terme de nouveaux affrontements stratégiques et d'enjeux palpitants, j'étais heureux.


Exit donc le huis clos dans la ferme, place aux révélations, place aux combats contre les démons, et place à des environnements bien plus vastes et boisés. La maîtrise du dessin prend une toute autre dimension et se laisse savourer dans ses doubles pages, offrant des forêts sublimes. Mais si l'écrin est de qualité, qu'en est-il du récit contenu à l'intérieur ?


D'abord donc satisfait par ce nouvel environnement, une chose commence à vite m'embêter : Les phases de réflexion internes des personnages. Loin de moi l'idée de vouloir amputer ce qui est une des composantes clés de ce manga, mais je trouve rapidement les chapitres bien lent. Chaque case est une véritable foire aux multiples détails sur absolument chaque action passées, en cours, et à venir, c'est verbeux. Beaucoup trop verbeux. L'indigestion s'approche à grands pas, je sature devant autant d'informations, et je vois que le chapitre est déjà fini, et sur un énième faux-cliffhanger, qui plus est !


Cette sale habitude, souvent propre à ce format de parution hebdomadaire devenu une base inhérente à production de tout mangas qui se respectent, atteint ici son paroxysme. Chaque fin de chapitre est forcément amenée pour offrir un brin de suspens au lecteur, comme si la tension était permanente et qu'il fallait absolument teaser le prochain événement à venir ! Pourtant, cela devient vite usant, lassant et je désespère de voir le rythme rester inchangé...


Certains personnages, notamment Emma, symbolisent à la perfection cette niaiserie propre à ces personnages clichés que je déteste de tout mon être...En effet, Emma est la bonté même, la figure parfaite de la gentillesse et d'un esprit de famille infaillible. Esprit tactique, elle maîtrise n'importe quel terrain très (trop ?) rapidement et s'adapte aux situations les plus désespérée en un rien de temps.


Et quand je vois la fin improbable que l'auteur nous sert sur un plateau, on est en droit de se demander ce qu'il imagine quand on lui demande de définir le lecteur type de son œuvre. Cette fin, insultante pour celui qui espérait une fin digne de ce nom, est aussi triste pour ceux qui, comme moi, avait été heureux d'embarquer dans ce qui s'annonçait comme un merveilleux voyage.

Créée

le 9 mai 2021

Critique lue 624 fois

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