De la propagande ou de la contre-propagande ?

Hergé a qualifié ce premier tome d' "erreur de jeunesse". Je suis on ne peut plus d'accord avec lui. Avec "Tintin au pays des Soviets", la série de bande dessinée culte commençait mal. Le ton est particulièrement corrosif envers le communisme. Et quand je dis "particulièrement corrosif", c'est un euphémisme puisque l'on a à faire à une oeuvre de propagande ou de contre-propagande selon l'endroit où l'on se place et selon son idéologie.

Que Hergé ou, en vérité, que l'abbé Norbert Wallez qui était le redacteur en chef du journal pour enfant "Le Petit Vingtième", était un anticommuniste et souhaitait le souligner, libre à lui. Mais au moins qu'il le fasse de façon intelligente, sans prendre les enfants pour des demeurés. L'auteur ne se cache même pas de faire preuve de partialité. Tout le long du tome, l'auteur attribue tous les mots de la société russe au communisme, que ceux-ci soient historiquement exacts (la famine orchestrée par Staline par exemple) ou que ceux-ci soient une pique inutile (les produits russes seraient de fort mauvaise qualité).

L'album se perd donc dans cette critique au vitriol et peu subtile de l'idéologie communiste. Par ailleurs, on se lasse assez rapidement de l'histoire puisque Tintin tombe sur des embûches à chaque page et il s'en sort miraculeusement à chaque fois et l'explication est parfois très capillotractée.

Bref, je ne trouve pas beaucoup de qualités à ce premier tome, mis à part le fait que Milou parle. Cela apporte un côté humoristique et bon enfant bienvenue au milieu de toute cette caricature partisane.