Venezia : Intégrale
6.7
Venezia : Intégrale

BD franco-belge de Lewis Trondheim et Fabrice Parme (2015)

Venezia: un Mr. and Mrs. Smith costumé dans une Venise qui nous gondole

Critique et extraits: http://branchesculture.com/2015/12/23/critique-integrale-venezia-trondheim-parme/


Et si on vous faisait remonter près de quinze ans en arrière en compagnie de Lewis Trondheim et Fabrice Parme (excusez du peu!) et d’un duo de personnages savoureux? Giuseppe et Sophia, respectivement l’Aigle et Le scorpion noir. Deux espions avant l’heure pour un nid d’espions insoupçonné: la Venise du XVIème siècle.


À cette époque Venise est prestigieuse comme jamais et ne se laisse pas faire sur l’échiquier des relations internationales, partant aux combats face à de nombreux pays… et notamment deux frères ennemis, les Français de François Ier et les Allemands de Charles Quint. Si bien que tous deux ont intérêt à tirer le meilleur des bruits de couloirs et secrets politique de la cité des doges. Et les meilleurs atouts des deux camps sont sans nul doute Sophia et Giuseppe. Enfin, ça, c’était avant qu’ils ne se rencontrent, quitte à se mettre des bâtons dans les roues de carrosses, bien involontairement!


Costumes de super-héros ancestraux, jeux de dupes et de masques, problème de moustache et vrais moments de bravoure humoristique, Venezia c’est véritablement du tout en un, original et inventif avec bien des qualités et un énorme potentiel (un dans la même veine qu’une série actuelle comme Les Campbell de Munuera). Et pourtant, la série n’a connu qu’un diptyque, celui aujourd’hui rassemblé en intégrale. La faute à un concours de circonstances, à la malchance, à la vie et à la mort, surtout, qui a emporté Guy Vidal, le directeur éditorial de Dargaud et lecteur privilégié de Venezia, un jour d’automne 2012. Le deuxième tome de Venezia n’était pas encore sorti mais Fabrice Parme (qui rédige le mot d’introduction de la présente édition) sentait que le charme était rompu. D’où le choix d’arrêter les aventures vénitiennes. Au regret, sans aucun doute, de beaucoup, restera de ce qui aurait pu être une belle et longue série, un excellent diptyque à redécouvrir désormais en intégrale.


Pas de quoi pour autant s’en lasser: à l’époque, les deux auteurs sont déjà au sommet de leur forme. Trondheim est déjà bien implanté dans le monde de la bande dessinée avec déjà quelques somptueux albums. Tandis que Fabrice Parme revient du monde l’animation (dans lequel il a créé la cultissime Famille Pirate) pour se consacrer au Neuvième Art, de son trait qui n’est pas sans rappeler l’Âge d’or des dessins animés Hannah-Barbera. On ajoute à ça un peu de l’esprit Panthère Rose et le sens du rire de la commedia dell’arte et surtout une joie frénétique de faire fi de toute révérence à la Sérénissime. De quoi prendre quelques heures de vacances dans la cité des amoureux… de la BD, du moins!

Alexis_Seny
9
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le 23 déc. 2015

Critique lue 202 fois

Alexis Seny

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