A vouloir trop en faire, on devient lourd...

Il y a des séries dont on ferme le dernier numéro avec tristesse, comme All New x-factor, et d’autres dont on vit la fin avec soulagement. Malheureusement, X-Force est de ces dernières. Comme j’aime les personnages de Psylocke et Fantomex, que je garde un très bon souvenir de la précédente équipe X-Force, j’ai d’abord commencé ma lecture avec enthousiasme. Mais, d’un numéro à l’autre, je n’ai pas trouvé le plaisir que j’espérais. De bonnes idées m’ont fait croire que le niveau allait remonter, comme le coup de théâtre assez osé en milieu de série, ou un numéro plutôt excellent qui exploite le personnage de ForgetMeNot et lui permet d’avoir un rôle dans un comics. Cependant, les mauvaises habitudes de l’auteur refont vite surface.

On sent que Spurrier cherche à faire original, à faire profond, et sombre, à s’amuser avec les personnages comme il en a envie, le problème, c’est qu’il est lourd. Affreusement lourd même. Tous les membres de l’équipe ne sont que de tristes caricatures d’eux-mêmes. Quel intérêt de ses les approprier pour en faire des versions creuses et moins bonnes que ce que d’autres ont proposé avant ? Le discours nihiliste et violent constant, qui t’explique sans aucune subtilité que c’est parce qu’ils sont tous complètement fous qu’ils vont sauver le monde blablabla, est tellement enfoncé à l’envie dans ton crâne, sans la moindre subtilité au long des 15 chapitres que ça en devient vite insupportable et indigeste. On a l’impression que Spurrier veut donner une certaine dimension philosophique à son œuvre mais n’est pas Remender qui veut. Ce n’est pas en prêtant des répliques surfaites à ses personnages toutes les deux bulles, en prenant un peu le lecteur pour un con incapable de comprendre où il veut en venir, même après une dizaine de numéro, que cela marchera mieux. Si ce parti pris fonctionnait, il n’y aurait, hélas, pas besoin de le mentionner. J’attends d’un univers torturé qu’il se révèle à moi petit à petit, que la logique cruelle, malsaine des protagoniste se révèle à travers leurs actes, et non qu’ils passent la moitié de la série à rappeler leur souffrance. On se croirait dans du Nolan (et cette comparaison n’est pas positive).

D’ailleurs, pour parler de l’écriture, je l’ai trouvée comme le reste, compassée, inutilement complexe, faussement stylisée, vraiment peu agréable pour tout dire. Plonger dans le nouveau x-force devenait chaque mois une sorte de punition, c’était le vilain canard de ma pile de comics. Spurrier tente de donner des styles différent à chaque personnage. Si l’idée est louable en soit, tout est, là encore, trop stéréotypé pour ne pas lasser très vite. L’intrigue me retenait à peine. Il se passe, certes, beaucoup de choses, mais tout est trop embrouillé pour qu’on entre vraiment dedans. Alors, quand il faut attendre plusieurs semaines pour lire la suite, on a tendance à avoir oublié plusieurs détails au milieu, mais tant pis, parce qu’on a absolument pas envie de reprendre le numéro précédent pour se les mettre en mémoire. L’intrigue, du coup, je suis un peu passé à côté aussi.
Pourquoi avoir continué alors ? Parce que j’ai longtemps espéré, longtemps hésité entre le j’aime/j’aime pas, et, quoique ça soit un peu faible comme argument, je voulais suivre le personnage de Fantomex ou, plutôt, le massacre de ce pauvre Fantomex (dont l’intervention dans la série Amazing x-men dans un même temps m’a un peu consolée).

Pour rester à peu près bonne la série aurait dû faire beaucoup moins de numéros. Là, elle se mord un peu la queue. J’attends donc la prochaine équipe x-force en souhaitant qu’elle me fasse oublier cette déception.
Barbelo
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le 20 févr. 2015

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Barbelo

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