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J’ai sous la main une petite B.D. de derrière les fagots puisque ce n’est pas moins que la version collector et limitée à 400 exemplaires d’Alien Salvation de Dave Gibbons et Mike Mignola.

Dave Gibbons (à ne pas confondre avec Dave Stewart du groupe new wave/age Eurythmics), c’est un écrivain qui a déjà pas mal baroudé avec son pote Alan Moore et dans l’univers des comics. Mike Mignola, lui, on ne va pas trop le présenter mais c’est le papa de Hellboy principalement, trois films et tout un univers rempli de mythes & légendes ; mais voilà, avant Hellboy il y avait autre chose et c’est là qu’on rentre dans le vif du sujet et que l’on part en pleine introspection.

À l’époque où les deux lascars se sont rencontrés, ils voulaient faire un projet ensemble. Et comme en plus le film de Ridley Scott avait le vent en poupe, le sujet était déjà trouvé.

Alien vous connaissez, non ? Mais siiii, 1979, un vaisseau, un gars qui accouche douloureusement d’une créature à la bouche phallique et j’en passe… pour ceux qui ne connaissent pas (honte à vous), le film en lui-même est un film genre survival-SF-horreur et raconte l’histoire de l’équipage du vaisseau spatial NOSTROMO qui se voient décongelés de leur hibernation pour cause de rescousse de la veuve et l’orphelin sur une base minière abandonnée. Après investigation, ils découvrent que presque tout le monde, ils sont morts de chez morts, sauf une gamine qui a des gènes de Bruce Willis. Manque de bol (comme toujours), la cause n’est pas naturelle mais plutôt la cause de plein de vilains monstres très laids, visqueux et bien baveux qui ne leur veulent pas du bien ou qui aimeraient bien s’accoupler avec, c’est tout dire ; pour le reste allez voir le film. Bref, ça c’est pour la base principale du film, et notre bouquin va s’en servir pour ne garder que l’ambiance et ces vilains Aliens évidemment. J

L’histoire du bouquin ? Le vaisseau NOVA MARU retourne sur terre avec sa cargaison chargée jusqu’à la gueule de boites de crabe et de sushis avariés sauf qu’en plein vol, une avarie va faire tout foirer et « patatras », voilà que c’est déjà la catastrophe. Le capitaine du vaisseau, pas con, prend Slivek, le cuistot, avec lui et se barre avec l’unique capsule de secours sur la plus proche planète et zut pour les autres qu’on abandonne lâchement. Sauvé oui, mais pas pour longtemps puisque la planète où la capsule de secours s’est écrasée est du genre assez sauvage ; et si c’était déjà pas assez la foire, le NOVA MARU va justement s’y écraser aussi pour y décharger sa cargaison de boites de crabe… ah non tiens, c’est pas du crabe, c’est des Aliens… Damned, vous voulez dire que la compagnie pour laquelle ils travaillent voulait ramener de l’Alien sur terre pour en faire une arme biologique et se faire plein de sous ? Noooooon, jamais. On n’est pas comme ça nous. Du coup, Slivek, super croyant avec Jésus et tout ça, va devenir un peu fou et va voir dans les Aliens, des démons de l’enfer. Le capitaine, lui, mentalement, a déjà lâché les amarres et est parti faire des crêpes. Culpabilité ? Recherche de la rédemption ? Perso je prends mes jambes à mon coup.

Dans un graphisme entre « le Cycle des Epées » et « Hellboy », Mike Mignola nous offre un dessin saupoudré d’aplat sombre faisant déjà référence à son style si connu. C’est très beau, obscur, rempli de symbolisme et s’accorde fidèlement à cette ambiance froide et si mortelle. Personnellement c’est une période graphique plus « intéressante » à mon gout, du dessinateur.

Dave Gibbons, comme d’habitude, nous offre ici un scénario introspectif, empli de psychanalyse et de questionnement où se mélangent religion et peur. Un style narratif lent, réfléchi et macabre pour ce bouquin pas mal du tout qui nous montre jusqu’où la foi et la folie peuvent aller dans des situations extrêmes.

Le tout est sans prétention puisque les auteurs eux-mêmes avouent dans un excellent aparté qui se trouve dans le bouquin, que leur but était de s’en mettre plein les fouilles.

Édition collector oblige, l’objet est super beau et d’excellente facture, même pour votre portefeuille, car malgré le fait que ce soit un truc tiré à 400 exemplaires chez WETTA, il est encore trouvable pour pas cher du tout (genre 10-15€) dans les bonnes librairies évidemment ou même dans certains e-shops. Certains vous diront que le nombre de pages est plus que léger et en aurait mérité quelques unes en plus, histoire de plonger encore plus dans la folie et les états d’âme des personnages mais l’histoire en vaut la peine malgré ce petit défaut.

La version normal quant à elle est nickel et n'a pas honte par rapport à la version collector.

Seul regret ? Que l’édition ne soit limitée qu’à 400 exemplaires… mais ça on n’y peut rien. Une très bonne lecture avant d’aller vous coucher.
MiguelMartinPer
6
Écrit par

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le 16 déc. 2014

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