Aux dernières pages, le climax. Pour une future réussite... ou pas

L'enjeu de ce double tome est :
- d'établir une narration plus complexe et plus sombre que d'habitude,
- de laisser suffisamment de mystère pour que l'on trépigne en attendant la suite.

Sur ce 2nd point, réaliser une oeuvre en 2 épisodes est art compliqué.
Il s'agit de donner suffisamment (une ville corrompue, des meurtres en série...) sans pourtant trop en révéler. Ici, il n'y aura au bout de ce 1er tome pas trop d'incertitude :
- les culpabilités sont établies,
- les gêneurs identifiés et sous la menace de future disparition.

Si nous étions au cinéma, on ferait l'hypothèse que les dernières planches du tome 1 sont celles du climax.
Et à mi chemin, tout n'est donc pas totalement réussi.
On peut noter en effet quelques invraisemblances ou facilités du scénario.
Mais Blacksad continue tout de même à produire un récital bien huilé :
- un anthropomorphisme accentué pour caractériser les protagonistes,
- des graphismes à couper le souffle que ce soit pour les personnages ou les décors new-yorkais.

Finalement, à la lecture de la seconde partie, le plus intéressant sera peut-être le parallèle entre la pièce de théâtre qui sert de fil à l'intrigue et la bande dessinée elle-même :
- Hamlet est une des pièces les plus longues du maître Shakespeare,
- Y aura-t-il tentative de vengeance d'un fils ? Si oui, qui tient finalement ce rôle ?
- les thèmes seront-ils suffisamment sondés pour que la bande dessinée n'ait pas été surcotée ? (vie et mort, vengeance, action / inaction etc.). Certains apparaissent dors et déjà à travers différents personnages (ex : action / inaction ou encore l'amour via le personnage Weekly)

Bref, une première partie qui a défaut d'être parfaite a le mérite de :
- prolonger la qualité du graphisme de la série,
- proposer un scénario ambitieux.
Tous les ingrédients pour découvrir et prendre a minima du plaisir à lire ce Blacksad.