le chat retombe toujours sur ses pattes (mais avec style)

Dans ce sixième tome de Blacksad, Alors, tout tombe, nos deux Juan (Díaz Canales et Guarnido) nous livrent une première partie qui sent bon la corruption, les bas-fonds et les cigarettes à moitié écrasées sur le trottoir. Parce que oui, John Blacksad est de retour, toujours aussi classe dans son trench, toujours aussi cynique, et toujours aussi doué pour fourrer ses moustaches là où il ne faut pas.

Cette fois, notre félin détective plonge dans les coulisses de la politique et de l’urbanisme crasseux, où les beaux discours cachent des magouilles à faire pâlir un gratte-ciel. Les dialogues claquent comme une portière de Cadillac, les cases sont un régal pour les yeux, et l’ambiance jazzy t’embarque direct dans un New York des années 50 où même les pigeons ont l’air suspects.

Le scénario, lui, prend son temps, un peu comme un whisky qu’on savoure au comptoir. Peut-être un poil trop, d’ailleurs. On sent que c’est une mise en place, que la grosse tempête arrive, mais pour l’instant, on reste sur une tension latente, une promesse qui ne demande qu’à exploser. Est-ce frustrant ? Oui, un peu. Est-ce beau ? Absolument.

En bref, ce tome 6, c’est comme un solo de saxophone : maîtrisé, élégant, un peu langoureux, mais tu sais que la vraie montée en puissance, elle est pour le prochain morceau. Alors, tout tombe ? Peut-être, mais pas tout de suite. Patience.