N'en déplaise aux experts, aux nostalgiques, aux défaitistes, aux neurasthéniques, aux cafardeux, aux mélancoliques, aux amateurs éclairés, aux connaisseurs exercés, aux observateurs chevronnés, bref... à tous ceux qui ont, d'une façon ou d'une autre, émis un râle de déception pour ce nouvel album d' Astérix, mais, personnellement, j'ai beaucoup aimé cette histoire qui s'inscrit fort bien dans notre actualité tout en conservant l'esprit original des premières BD.
C'est bien vu, bien structuré, aux nombreuses incrustations de situations très actuelles, tout en étant amusant et drôle grâce à toutes ces pointes d'ironie jamais gratuites et très efficaces.
Le contrat est rempli : le dessin est souple et dynamique, le scénario est subtil, le récit défile à toute allure sans temps morts, et l'ensemble est tout à fait plaisant.
Tout y est : les bagarres avec les romains, les situations comiques et répétées, Idéfix qui n'en fait qu'à sa tête, les rencontres avec un peuple exotique bien sympathique, la jolie fille qui défie les tentations, la langue improbable et une envie de César qui cherche à rester au pouvoir...
Nos compères sont égaux à eux-même, y compris Panoramix qui doit refaire une potion magique sans ses ingrédients de base, pour aboutir à la recette du... à vous de le découvrir.
Je ne me suis pas ennuyé et j'ai beaucoup souri en découvrant les facéties de nos chers gaulois.
Voici un album que je recommande, pas simplement pour enrichir la collection, mais parce qu'il mérite notre attention.
Qu'on le veuille ou non, assurer la relève de Goscinny et Uderzo n'est pas une chose facile. Je tire mon chapeau à Jean-Yves Ferri et Didier Conrad de relever ce défi. Car c'en est un, et c'est loin d'être facile et à la portée du premier venu. Et si vous faites partie des déçus, je pense qu'une touche d'indulgence de votre part serait la bienvenue.