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Cet album est le premier tome du premier cycle d’une nouvelle série scénarisée par Zidrou et dessinée par l’Espagnol Homs.
L’histoire se déroule à Londres dans l’Angleterre Victorienne de la moitié du XIXème siècle (en 1851 précisément). Elle nous narre l’improbable rencontre entre deux jeunes femmes en rébellion. Jennifer Winterfield est née dans une famille bourgeoise archétypale (son père Cornélius est un colonel autoritaire). Kitamakura (alias Kita) est Japonaise et vient de perdre son bébé pendant la première Exposition universelle qui se tient au Crystal Palace. A la suite d’une terrible injustice (le bébé de Kita est privé de sépulture) les deux femmes se lient pour se venger et résister à l’oppression exercée par la bonne (mais décadente) société Londonienne.
Leur union donnera naissance à une confrérie de femmes qui traversera les âges pour venir jusqu’à nous : Shi.
Il n’est jamais facile d’écrire le premier épisode d’une nouvelle série. Zidrou s’en sort bien et parvient à camper les nombreux personnages sans tomber dans un didactisme rébarbatif. Il intercale entre les différentes présentations de nombreuses scènes d’actions. L’ensemble est digeste et se laisse lire avec plaisir. De même, les scènes dramatiques (nombreuses et sordides) sont entrecoupées par l’entrée en scène de personnages secondaires (par exemple une jeune Gavroche « made in UK » nommée Pickles) dont la truculence et les facéties (notez la modernité de ces termes) allègent efficacement la sauce.
Le dessin de Homs est à la frontière entre le réalisme et la caricature. C’est bien adapté à ce récit qui mélange réalité historique et quelques aspects empruntés au fantastique.
Il excelle particulièrement dans la restitution des visages. Cela permet de caractériser de façon claire les différents persos. Il n’est pas mauvais non plus dans les scènes d’action. La couverture de l’album peut suffire à vous en convaincre. Coté mise en page, il explose les cases comme il explose les règles du genre. Les images débordent en haut ou en bas, elles s’entrechoquent, se superposent. L’ensemble est novateur et dynamique mais est également frustrant tant il semble parfois que les dessins sont tronqués (genre le coup de massicot n’a pas été donné au bon endroit).
De nombreuses scènes se déroulent de nuit sous la pluie (je vous rappelle que nous sommes à Londres). Rien de tel pour mettre avant la qualité d’un encrage. Rien à dire, Homs fait partie des meilleurs.
Un peu comme je l’ai écrit pour la mise en page, la mise en couleur est très bonne mais Homs en fait parfois un poil trop. Les fonds noirs sont intéressants mais j’avoue ne pas avoir compris quel était le critère qui décide de leur présence ou pas. Pour la couleur : à chaque ambiance sa palette. Pastels pour l’exposition universelle. Tons clairs pour les intérieurs bourgeois. Bruns, jaunes et gris pour les faubourgs crasseux.
Pour en terminer sur l’aspect graphique de l’album, il est à noter une superbe double page (38/39) qui à elle seule peut justifier l’achat de cet album (elle nous montre la poursuite spectaculaire entre deux fiacres).
Tous les éléments sont bien en place pour la réussite de la série Shi. Les prochains épisodes confirmeront ou infirmeront cette première bonne impression. Aux auteurs de jouer !

srlgmr
8
Écrit par

Créée

le 1 avr. 2020

Critique lue 56 fois

srlgmr

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