Une réactualisation classique, voire devenue « banale », de Batman, tant ce comics fait partie de ceux qui ont le plus influencé les auteurs s'étant occupés des adaptations de Batman au cinéma : Christopher Nolan et Matt Reeves en tête (pour l'anecdote, Darren Aronofsky avait projeté d'adapter le comics avant son annulation définitive en 2016).


Ça reste une réactualisation simple, mais efficace ceci dit. C'est à un Bruce Wayne encore maladroit que nous avons affaire, à un Bruce Wayne qui va échouer à plusieurs reprises avant de devenir le Batman que l'on connait si bien. Frank Miller a toujours préféré écrire sur des superhéros inexpérimentés, et en l'occurrence, difficile de lui donner tort tant cela fonctionne.

Et le Batman, justement, bien qu'il ne soit pas dénué de gadgets, se la joue davantage « solo » : ses adversaires étant majoritairement, non pas les traditionnels méchants de la saga (le Joker, le Pingouin, Double Face), ni même la pègre (présente tout de même), mais belle et bien une police encore corrompue, une police dont Gordon va finir par s'occuper. En cela, et il s'agit probablement du choix le plus surprenant de Frank Miller, devant la réduction du meurtre des parents à de simples flashbacks et l'élusion des pérégrinations de Wayne à travers le monde avant de revenir à Gotham. Le tome lie le destin des deux personnages, arrivant à Gotham au même moment, tout en marquant un énorme contraste entre les deux : par le ciel pour Bruce, par la terre pour Jim, chez les riches pour le premier, chez les pauvres pour le second… sans faire l'erreur de nous présenter un Jim Gordon infaillible, tout comme Bruce donc.


Les dessins de Mazzucchelli sont agréables à l'œil… plus que ceux de Miller sur The Dark Knight Returns en tous cas (déso pas déso). Le seul truc que j'aurais vraiment à reprocher au comics à ce niveau-là étant certains arrière-plans assez dégueulasses, une sorte d'effet pixel flou pas beau du tout : j'aurais préféré quelque chose de plus uniforme. Reste à voir si vous vous ferez aux couleurs, celles des collections classiques étant éloignées de celles des serials originaux.

Reste à noter la présence d'une préface et d'une postface, des bonus toujours bons à prendre, qui permettent d'en apprendre un peu plus sur l'état d'esprit du duo.


Simple, et donc efficace. Court, et donc pas inutilement long. Batman Année Un s'en sort très bien, même si, comme évoqué plus haut, à force d'être repris par tous, le temps a tendance à ironiquement jouer un peu contre lui. À lire.

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le 16 mai 2024

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MacCAM

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