Ce tome aurait pu être appelé Brian Azzarello et Eduardo Risso présentent. Ce tome, Cité Brisée et autres histoires, nous proposent en effet tous les épisodes du formidables duo à qui l’on doit l’excellentissime 100 Bullets ! Je ne vais pas me relancer, une énième fois dans ma déception du titre Batman depuis l’arrivée du soporifique Tom King dessus, mais il faut bien avouer qu’une telle équipe créative, cela vend du rêve !


Un criminel vient de s’en prendre aux parents d’un jeune enfant. Lancé à sa poursuite, Batman entend bien mettre cet assassin derrière les barreaux. Ressassant des souvenirs douloureux dans une Gotham aussi sinistre que son protecteur de toujours, le Chevalier Noir paraît aussi brisé que sa ville. Débute alors une enquête qui va le conduire à reconsidérer les raisons de sa croisade contre le crime.
Batman, Cité Brisée (et autres histoires…) réunit l’intégralité des récits réalisés par Brian Azzarello (Dark Knight III) et Eduardo Risso (Jonny Double), le tandem créateur du polar tentaculaire 100 Bullets. Sombres et iconoclastes, ces quatre histoires offrent chacune une vision différente mais complémentaire d’un Chevalier Noir torturé entre devoir et passion : un regard à la fois humain et imposant sur ce mythe immortel de la pop-culture.
(Contient les épisodes Batman : Gotham Knights #8, Batman #620 à 625, Wednesday Comics #1 à 12 et Flashpoint : Batman Knight of Vengeance #1 à 3)


Batman est à la recherche d’Angel Lupo, une jeune homme qui aurait tué sa sœur, grâce à l’aide de Killer Croc ! Les traces de dents faisant office de preuves plus que suffisantes pour le Chevalier Noir. Après un passage à tabac dans les règles de l’art, il apprend l’existence de Margot, une sorte de prostituée, qui saurait où se trouve Angel.


Malheureusement, entre jeux de séduction et interrogatoires, Angel s’enfuit et deux coups de feu retentissent ! En arrivant sur les lieux des tirs, Batman assiste qui va le marquer à jamais ! Un jeune garçon à genoux dans le sang de ses parents fraîchement abattus ! Dès lors, l’enquête prend une tournure terrible pour notre justicier.


Mais alors que son passé s’abat sur lui à travers cette sombre histoire, une guerre des gangs est sur le point de s’embraser, alors que tout le milieu est à la recherche d’Angel Lupo ! Des ennemis que l’on connaît que trop bien, mais aussi quelques petits nouveaux. Une course contre la montre, avant que la situation ne deviennent ingérable et que les cadavres s’entassent.


Une intrigue noire et sombre, violente et oppressante. Une intrigue de Brian Azzarello prenante, dès le départ, mais qui se retrouve rapidement « écrasée » par tout ce que l’auteur y injecte. Killer Croc, le Pingouin, Scarface… Un peu à l’image de ce que l’on a pu avoir dans Silence, paru juste avant, on a l’impression de repartir sur une intrigue où l’on nous balance toute la galerie de criminels de Batman, juste pour faire acte de présence. Et rajouter le souvenirs de la mort des parents de Batman, sur une intrigue déjà si sombre, c’est encore dans la surenchère.


Heureusement, l’intrigue reste plaisante, Brian Azzarello sait y faire avec des intrigues aussi sombres. Il peut compter sur Eduardo Risso. C’est le véritable maître du polar bien noir ! Ses dessins sont tout simplement incroyable ! Une ambiance oppressante, malsaine, presque palpable. On se sent happé à la gorge dès ses premières cases. Il nous propose un univers complet, une véritable plongée dans un polar d’époque. Ses personnages sont fantastiques, marqués, tout aussi sombre que ses jeux d’ombres. Il n’y a qu’à regarder Margot avec ses formes pulpeuses, presque burlesques, dans une tenue qui ne cache pas grand-chose mais sans n’être, à aucun moment vulgaire. Et ce travail sur le regard, mélangeant subtilement la peur, la séduction et la férocité !


J’ai du mal à comprendre les gens qui n’accrochent pas avec un tel artiste, il fournit un travail incroyable à chaque fois.


Pour accompagner Cité Brisée, nous avons le droit à un terrible face-à-face entre Batman et Szasz dans Cicatrice.
Dans Haute Pègre, on replonge dans le passé, avec une publication voulant se rappeler aux Stripes de l’époque. Batman y enquête sur une sombre histoire de couple.
Enfin, dans Flashpoint, Brian Azzarello et Eduardo Risso nous montrent à quel point le passé du Batman Flashpoint est absolument noir et effroyable. Ce Batman, version Thomas Wayne est déjà très sombre, mais lorsque l’on découvre le Joker Flashpoint, on ne peut qu’être surpris, et admiratif d’un tel twist.


Bref, Brian Azzarello et Eduardo Risso sont des maîtres du polar noir. On remarque à travers ces quatre histoire, à quel point ils excellent dans les intrigues qui nous oppressent, malsaines, limite sales, nous plongeant dans un tourbillon de violence, dans un monde où les rayons du soleil ne passent pas pour nous éclairer et nous réchauffer. Un excellent tome.

Romain_Bouvet
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le 10 mars 2020

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Romain Bouvet

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