Fantasmagorique
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le 21 mai 2018
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Avec Betty Boob, Véro Cazot et Julie Rocheleau livrent une bande dessinée aussi audacieuse que poétique, où l'humour et l'émotion se mêlent pour raconter l’histoire d’une femme qui réinvente sa vie après une mastectomie. Le résultat ? Une symphonie visuelle qui prouve que parfois, les mots sont superflus quand les dessins disent tout.
L’histoire suit Betty, qui voit sa vie basculer après un cancer du sein : elle perd son travail, son compagnon, et une partie d’elle-même. Mais loin de sombrer dans le drame, Betty trouve une voie inattendue pour se reconstruire, à travers l’art, l’expression, et un cabaret un peu fou qui devient le théâtre de sa renaissance.
La force de Betty Boob, c’est son absence de dialogues. Tout est raconté par les images, dans une narration purement visuelle qui joue avec les formes, les couleurs, et les mouvements. Julie Rocheleau déploie un style flamboyant et exubérant, où chaque page est une explosion d’imagination et d’émotion. Les traits dynamiques et les palettes de couleurs évoluent avec l’état d’esprit de Betty, plongeant le lecteur dans ses hauts, ses bas, et ses éclats de liberté retrouvée.
La symbolique est omniprésente, mais jamais pesante. Le cancer, la perte, la reconstruction, et l’acceptation de soi sont abordés avec une légèreté apparente qui masque une profondeur incroyable. Le cabaret, en particulier, devient une métaphore de la vie elle-même : un espace où l’on peut briller, s’effondrer, ou simplement être soi-même, sans retenue.
Cependant, cette approche visuelle pure pourrait déstabiliser certains lecteurs, habitués à des récits plus verbaux. Si l’absence de dialogues enrichit l’expérience pour ceux qui aiment "lire entre les cases", elle pourrait frustrer ceux qui préfèrent une narration plus classique.
Un autre point notable est le rythme de l’histoire, parfois un peu précipité. Certains moments-clés, bien que magnifiques, auraient mérité plus de développement. Mais cette rapidité est aussi à l’image de Betty : une femme qui avance, qui chute, mais qui se relève toujours avec panache.
En résumé, Betty Boob est une ode à la résilience et à l’acceptation de soi, portée par un style visuel époustouflant et une narration audacieuse. Véro Cazot et Julie Rocheleau signent une œuvre aussi touchante que libératrice, qui célèbre les femmes dans toutes leurs complexités et leurs forces. Un cabaret graphique où l’émotion danse avec l’humour, sous un projecteur de sincérité.
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Créée
le 10 janv. 2025
Critique lue 8 fois
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