Cyber-verse ludique

Recueil d'histoires (très) courtes et chapitres parodiant BLAME!, ce Gakuen (and so on) vaut franchement le coup d’œil tant au regard de son superbe graphisme que de sa variation de ton ; il convient d'ailleurs d'évoquer en premier lieu la postface on ne peut plus intéressante de Tôru Honda, celui-ci mettant en lumière les fondations et la portée d'un tel patchwork, le tout en se révélant fort instructif.

Ancré en grande partie dans le sombre univers technologique propre à Tsutomu Nihei, ce Gakuen surprend grandement de par sa légèreté parodique, la transposition de Killy et cie dans un modèle lycéen accouchant d'un humour des plus appréciables ; cette mise en dérision convainc pleinement en somme, mais cette tonalité comique se retrouve aussi dans La Déesse de l'étang et son dénouement cocasse, minuscule récit de son état faisant bande à part au sein du recueil (car non futuriste).

L'humour n'est pour autant pas prédominant (la mention and so on prend ici toute son importance), le reste de la galerie se composant aussi bien d'apports captivants au monde classique de BLAME! (L'ingénieur de la résosphère ainsi que le Rapport du descendant de huitième lignée Pcell) que d'essais renvoyant au style glauque comme post-apocalyptique de l'auteur (Le colis et Pompe) ; les chapitres d'ouverture et de clôtures eux renvoient davantage à de la SF plus conventionnelle (tout est relatif), la conclusion Sphingidés rappelant énormément son futur Knight of Sidonia.

Enfin, l'autre grand intérêt entourant BLAME! Gakuen (and so on) concerne son fameux visuel, dont l'entière colorisation sublime à n'en plus finir le trait si particulier de Nihei ; il en résulte des planches somptueuses comme originales, notamment au travers du court mais intéressant ZEB-NOID.

Bref, BLAME! Gakuen (and so on) devrait contenter le lectorat de Nihei comme ce fut mon cas, pour ce qui est du néophyte...