Je m'attendais à ce que ce dernier tome se termine mal, et sans trop de surprise, ce fut le cas. Quel coup de poing dans la gueule ce chapitre 139 ! Les derniers mots d'Aiko qui prennent un tout autre sens une fois qu'on sait ce qu'elle fera lors des prochaines pages, et puis ces derniers mots de Punpun à Aiko lors des dernières pages.


En se crevant un œil, en éliminant son Dieu, et donc sa culpabilité, Punpun peut enfin aller de l'avant… mais n'est-ce pas trop tard finalement ? L'une des forces du manga est son amoralité : de nombreuses questions sont posées, les personnages ont tous leur propre point de vue, mais à aucun moment l'auteur nous indique lequel serait le « bon ».

Les derniers mots qu'adressent Punpun à Aiko, ceux du chapitre 145, derrière une certaine banalité apparente, renferment une profonde noirceur. Tout laisse à croire que Punpun continue de se mentir à lui-même ; pire, qu'une partie de lui est définitivement morte :

Je vis un peu comme un fantôme… sans souci, sans attache… je me laisse pousser par le vent, et du coup c'est facile d'aller de l'avant. Dans quelle direction je vais ? À vrai dire, je m'en fiche un peu… Je disparais sans que personne s'en aperçoive… et d'ailleurs, si je pouvais disparaître complètement de la mémoire des gens j'en serais le plus heureux.

Tout laisse à croire qu'il a enfin qu'il avait trop idéalisé Aiko, mais quelle conclusion en a-t-il tiré si ce n'est un enfermement dans le nihilisme ? La dernière promesse qu'il lui a faite, celle de toujours penser à elle le 7 juillet, semble bien parti pour ne pas être tenue non plus. Après tout, son œil gauche n'a pas été entièrement « purifié ».

Parfois, la voie lactée qu'on a vue quand on était gosses, je me demande si elle était vraiment là. Est-ce qu'on n'aurait pas embelli nos souvenirs un peu trop finalement ?

J'en suis limite à penser qu'une fin dans laquelle Punpun se serait suicidé se serait révélée moins tragique que celle présentée, avec cette continuation sans illusion où l'on apprend surtout à ne plus attendre grand-chose.


Quant au reste du tome, ses dernières pages renvoi à une certaine cyclicité, un Punpun bis. tombant sous le charme d'une Aiko bis., sous les yeux de Harumi, devenu prof, ce dernier ayant proposé exactement le même thème d'étude à ses élèves que celui mis en avant dans le premier tome du manga… nouvelle victime du main character syndrome ?

Aussi, Asano n'hésite pas à se montrer sarcastique quant à ses promesses qu'on tient à autrui. Car, outre celles concernant Punpun et Aiko, ce dernier tome vient confirmer la théorie comme quoi la fille rencontrée au début du deuxième était belle et bien Sachi. Sachi qui a fait une promesse à Seki, et réciproquement, tous deux étant persuadés que l'autre a oublié celles qui se sont faites. Encore une fois, on retrouve le thème de l'oubli.

À noter, enfin, ce rapport à la matière : une jaquette entièrement blanche, sans aucun motif, mais aussi plus rêche, moins agréable à prendre en main. Du vide et de l'inconfort en somme… ce que j'ai ressenti en terminant cette saga pour la première fois quoi.


Je ne cache pas le fait que terminer ce manga a été difficile, écrire dessus aussi. Malgré toute la souffrance qui en découle, malgré le fait que je suis quand même un peu content au fond de moi de passer enfin à autre chose, Bonne nuit Punpun ne se clôt pas vraiment, il s’éteint lentement, et laisse derrière lui un malaise qui, lui, persiste : il n’y a pas de catharsis ici, seulement la sensation d’avoir assisté à une vie qui continue sans jamais pouvoir se réparer.

MacCAM
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