le 26 nov. 2017
System Failure
En 2041, alors que toutes les femmes sont des créatures longilignes au visage émacié et aux lèvres charnues et que tous les hommes sont des clones de Nikopol aux variantes capillaires plus ou moins...
Enki Bilal est un ténor de l'anticipation. La Trilogie Nikopol en est le meilleur exemple malgré le fait que cette oeuvre ne fasse pas partie de mes œuvres préférées...Il n'en reste pas moins que son regard est souvent perspicace, intelligent et vif.
Mais alors pourquoi Bug n'est-il pas à la hauteur ?
Tout simplement parce que Bug porte un regard finalement assez peu inventif sur notre monde et son futur possible. L'histoire se passe dans un monde où l'entièreté des données numériques auraient disparu sans explication. Si ce postulat est intéressant, tout ce qui en découle ne l'est pas nécessairement. D'ailleurs je trouve qu'il y a une forme d'incompréhension entre données numériques, web, données sauvegardées...Bref !
E. Bilal se borne à critiquer systématiquement le numérique et ce qu'on peut en tirer. Vision un peu simpliste et quelque peu moralisatrice. Mais c'est surtout malvenu car si répandu et donc si peu "anticipatoire". Critiquer le fait que le numérique nous facilite la vie jusqu'à nous en rendre dépendant...si classique...
Par ailleurs, E. Bilal ne retient finalement que les "mauvais" côté d'un monde numérique. Il ne retient que sa possible futilité, sa fragilité. Il ne voit jamais les apports et critique le moindre fait, le moindre like, le moindre retweet. Son monde est une simple exacerbation extrême de ce qu'il voit aujourd'hui, il ne conçoit pas que notre technologie va encore évoluer et donc être potentiellement plus agile, plus performante encore.
La faiblesse de ce Bug tient nécessairement dans ce côté "réac" peu original. Dommages car finalement le thriller mis en place autour des différents personnages est lui plutôt intelligemment mené et le tout se goupille assez bien. Mais le prétexte, l'univers dans lequel cette histoire évolue, est trop peu inventif pour avoir une portée plus importante. On retrouve aussi de bonnes idées par moment mais celles-ci son trop rares : les implants, certains riches lévitant, le paradoxe autour des codes nucléaires, etc...Mais ces bons points ne sont finalement que des détails et se perdent dans des idées diplomatiques un peu dénuée de sens : Gibraltar en califat ? Ok mais pourquoi ?
Si le trait de Bilal est toujours incroyable et que sa capacité à donner du rythme à son histoire est assez surprenante, ce Bug se tire une balle dans le pied avec ce manque d'imagination et de capacité à penser le numérique de manière nouvelle.
Pour apprécier au mieux ce E. Bilal, je pense qu'il faut faire abstraction de son univers et ne prendre que le Thriller qui est mis en place.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes ☉ Îlot BD ☉ et BDcomimangaphagie 2017
Créée
le 30 nov. 2017
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le 26 nov. 2017
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