« Les beaux étés » a pour vocation de retracer l’histoire d’une famille à partir de leurs vacances « charnières » qui ont construit leurs relations. On commence donc en 1973 avec un départ vers le Sud. Le tout est scénarisé par Zidrou, dessiné par Jordi Lafebre et publié chez Dargaud, pour un format franco-belge tout ce qu’il y a de plus classique !


Pierre, le père, est dessinateur de bande-dessinée. Il en vit très mal, ses séries ne fonctionnant pas. Du coup, cela fait trois jours que sa famille attend qu’il termine ses planches pour partir en vacances. Mais surtout, cette situation fout son couple en l’air et ce sont leurs dernières vacances qui se profilent à l’horizon. Nos belges partent donc vers le Sud, comme tant d’autres, pour aller chercher le soleil.


Plus que les vacances, c’est ici le voyage en tant que tel qui est au centre de l’histoire. On retrouve les voitures bondées, les jeux dans la voiture, le camping, les habitudes et rituels familiaux, les rivalités entre frères et sœurs. Clairement, les auteurs cherchent la corde sensible des lecteurs et titillent leur nostalgie. Ayant connu les joies de la famille nombreuse, je suis totalement dans le public visé, mais je suis resté un peu à côté. Les enfants, au nombre de trois, m’ont peu touché. Ils m’ont paru trop mature pour leur âge (surtout pour l’époque). Et finalement, c’est avant tout autour des parents que l’histoire se construit. En même temps, c’est bien le thème de ces vacances : leur couple se reformera-t-il ou pas ?


Ce qui m’a empêché d’adhérer pleinement est que cette série est pleine de bons sentiments. Et certainement trop. C’est mignon tout plein. Et la famille au centre de tout, ce noyau autour duquel les sentiments et l’amour survivent face à l’adversité… Tout cela est peu trop gentillet. C’est finalement dans l’humour que cette bande-dessinée s’y retrouve le mieux, comme avec cette scène mythique où le père fait fuir une famille qui leur a pris « leur » coin pique-nique habituel.


Concernant le dessin, je me retrouve aussi dans une vraie ambivalence. Je remarque combien le trait de Jordi Lafebre est beau et précis, dans un réalisme parfait des décors. Mais concernant les visages de ses personnages, je trouve cela très appuyé. Dans un sens, c’est adapté à l’histoire, pleine de bons sentiments. Mais clairement ça ne plaira pas à tout le monde.


« Les beaux étés » est une jolie série pleine de bons sentiments sur la famille et la force des liens du sang. Clairement ancrée dans la nostalgie, nul doute que vous y trouverez de quoi faire écho avec vos souvenirs d’enfance. Pour ma part, j’y ai trouvé plein de qualités, mais j’ai eu l’impression d’être un peu en dehors du récit. Comme si, justement, je ne faisais pas partie de cette famille.

belzaran
7
Écrit par

Créée

le 13 févr. 2016

Critique lue 439 fois

5 j'aime

belzaran

Écrit par

Critique lue 439 fois

5

D'autres avis sur Cap au sud ! - Les Beaux Etés, tome 1

Cap au sud ! - Les Beaux Etés, tome 1
belzaran
7

Nostalgie et bons sentiments

« Les beaux étés » a pour vocation de retracer l’histoire d’une famille à partir de leurs vacances « charnières » qui ont construit leurs relations. On commence donc en 1973 avec un départ vers le...

le 13 févr. 2016

5 j'aime

Cap au sud ! - Les Beaux Etés, tome 1
arnonaud
8

Critique de Cap au sud ! - Les Beaux Etés, tome 1 par arnonaud

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec cet album, vu que je n'avais toujours pas lu un seul des nombreux albums destinés à un public adulte (différent des Ducobu en tout cas) que signe Zidrou...

le 21 sept. 2015

5 j'aime

1

Cap au sud ! - Les Beaux Etés, tome 1
pioupiouprod
7

Critique de Cap au sud ! - Les Beaux Etés, tome 1 par pioupiouprod

chronique d'aspect légère, comme la période estivale, les beaux étés aborde cependant une myriade de thématique dramatique, qu'adoucit comme il faut l'humour simple et efficace de l'auteur. Allié à...

le 15 avr. 2019

1 j'aime

Du même critique

Shangri-La
belzaran
5

Une critique du consumérisme caricaturale

« Shangri-La » avait marqué l’année 2016. L’album de Mathieu Bablet, lourd de ses 220 pages, proposait une couverture racée et intrigante et une science-fiction de qualité. Devant les promesses,...

le 13 déc. 2017

45 j'aime

2

Le Chemisier
belzaran
4

Quelle vacuité !

Avec le scandale de « Petit Paul » et ses accusations d’être un ouvrage pédopornographique, on aurait presque oublié qu’au même moment ou presque Bastien Vivès publiait « Le chemisier ». Ce roman...

le 22 févr. 2019

38 j'aime

L'Âge d'or, tome 2
belzaran
7

Une impression d'inachevé

Le premier tome de « L’âge d’or » avait impressionné par son dessin, notamment par ses grandes illustrations façon tapisseries médiévales. Racontant un récit initiatique somme toute classique, ce...

le 24 févr. 2021

23 j'aime

1