Chaque soir à onze heures, une envoûtante adaptation en BD

Extraits ici : https://branchesculture.wordpress.com/2015/05/19/chaque-soir-a-onze-heures-une-envoutante-adaptation-en-bd/


Après leur fabuleuse adaptation du fait divers Violette Nozières, Eddy Simon et Camille Benyamina s’attaquent au roman à succès de Malika Ferdjoukh, Chaque soir à onze heures. Une transposition en bande dessinée réussie et ne manquant pas de charme. Sous les inflexions des deux auteurs, que la nuit a bon goût!


Et apparemment aucun des deux auteurs n’avait envie de quitter Paris. Et si Violette Nozières se déroulait dans le Paris des années 30, c’est désormais bien un Paris contemporain que nous retrouverons. Mais tout aussi sujet à des trames étranges et un rien effrayantes.


En effet, Willa y habite, elle y fréquente la jeunesse dorée, celle qui ne s’épargne rien, s’étale en basses considérations et veut que l’apparence soit clinquante, éblouissante. Pourtant, Willa garde une certaine simplicité dans ce monde superficiel. Sa came à elle, c’est le saxo, divin dès qu’elle y pose ses lèvres. C’est ce qui va la rapprocher d’Edern Fils-Alberne, un obscur jeune homme vivant dans la Villa des Brouillards, étrange, intemporelle et solitaire maison au bout du bout de Montmartre. C’est là que Willa va se lier d’amitié avec Marni, pianiste aveugle et soeur d’Edern. Une sombre tragédie les a touchés de plein fouet, ils y ont perdu leurs parents mais l’histoire ne semble pas close, pour autant. Et chaque soir à onze heures, la malédiction semble continuer!


Impossible pour nous de comparer avec le roman que nous n’avons pas lu (mais cette BD nous a donnés fortement envie de se la procurer au plus vite!). Dès la couverture et les premières cases, le dessin de Camille Benyamina fait merveille. Pas le temps de s’en imprégner, le lecteur est directement plongé dans cette ambiance nocturne et quasi féérique du Paris de tous les possibles. On entend la musique, on sent presque les saveurs. Et durant plus de 80 pages, on est transporté, fasciné, sans décoller le nez de cette belle adaptation. On tombe sous le charme du vocabulaire de la petite qui a fait des mots toute une symphonie et un univers. L’intrigue se tient sans relâche et la mise en page ponctue cette envoûtante histoire de suspense. Un bon polar avec une bonne dose de romantisme qui plaira certainement aux adolescents mais aux adultes aussi par sa finesse narrative et graphique. Avec en prime, une jolie ode à la musique.

Alexis_Seny
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le 19 mai 2015

Critique lue 198 fois

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Alexis Seny

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