Des quatre chroniques de Gui Delisle, de loin la plus déprimante ; c'est également la seule à se dérouler dans une démocratie (*) occidentale.
Ceci n'est pas une coïncidence.
Dans Chroniques birmanes ou Pyongyang, le narrateur décrit des dictatures militaires, et nous pouvons imaginer que la société civile ne soutient pas ces absurdités. Et c'est là que Chroniques de Jerusalem m'a déprimé...
Chroniques d'une ville coincée entre des cultures, des religions, des histoires, qui incarne mieux qu'aucune autre cette saloperie de choc des civilisations (l'italique c'est pour que vous restiez sur vos gardes quand vous entendez cette expression).
Pour le reste, c'est du Delisle, du quotidien, des petites images rapides (mais pas les croquis qu'il a dessinés sur place, grrrrr) qui montrent efficacement l'absurde de cette ville pas comme les autres.
Probablement son oeuvre la plus importante de son tétraptyque...
(*) C'est volontairement que je ne mets pas de guillemets à ce mot, car si je devais en mettre, il faudrait que je le fasse pour à peu près l'ensemble des autres démocraties occidentales. Il y a la démocratie, l'idéal, et ses instanciations, nécessairement imparfaites.