Dans un rayon de soleil
7.6
Dans un rayon de soleil

Roman graphique de Tillie Walden (2019)

Une aventure spatiale, poétique et féminine touchante

La couverture noire et turquoise de la version française n'est pas très représentative de l'esprit graphique de l'oeuvre. En dépit de la sobriété de la palette chromatique utilisée, principalement un camaïeu rouge, orangé et jaune, l'ensemble est plutôt chaleureux (bien que globalement sombre du fait de nombreux aplats noirs).


L'histoire qui nous est contée est plutôt classique, mais le décor, l'atmosphère et l'univers dans lequel Tillie Walden nous plonge suffisent à en faire un oeuvre d'une originalité indiscutable. Dans ce monde futuriste original, science se conjugue avec poésie : d'énormes poissons font office de vaisseaux spatiaux, le saut à l'élastique permet la restauration de bâtiments anciens et les ailes de navettes spatiales mal fixées peuvent se réparer en tirant fermement dessus. Un autre parti pris totalement assumé est celui de créer un monde dans lequel les hommes sont totalement inexistants... et c'est une vraie bouffée d'air ! On laisse d'ailleurs facilement filer les 150 premières page avant de prendre conscience de cette absence. Et l'auteure de nous raconter les histoires de ces femmes, de trempes et caractères différents, qui se passent très bien de toute présence masculine. Les amours féminins s'épanouissent dans les étoiles, sans qu'aucun personnage ne s'en offusque ou s'en étonne.


Nous suivons ainsi les aventures de la fougueuse Mia, partagée entre son avenir au sein d'un groupe de restauratrices de bâtiments aux caractères bien trempés et le souvenir toujours vivace d'un amour de jeunesse. Les relations de Mia et Grace sont empreintes de délicatesse et d'une sincérité touchante. Et on a tout autant de plaisir à suivre la construction de ce couple d'ados peu banal que les péripéties rocambolesques de Julie, Alma, Char et Ellie.


"Dans un rayon de soleil" est une oeuvre subtile et onirique, racontée par un dessin délicat, léger, presque minimaliste dans sa quête de l'essentiel. Un environnement et une approche picturale déstabilisants, mais convaincants. Un coup de force d'une jeune artiste d'à peine 22 ans.

ZachJones
8
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le 18 oct. 2019

Critique lue 306 fois

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Zachary Jones

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