Une couverture qui attire l’œil, un pitch qui pousse à lire et le plaisir inégalable de découvrir une nouvelle série signée Rick Remender, de suivre une nouvelle histoire sortie de son imagination sans limite ! Plus les années passent, plus je découvre les histoires de ce scénariste et plus je suis fan de ce qu’il me propose. C’est donc avec beaucoup d’impatience que je m’attaque à Black Science, nouveau titre proposé par Urban Indies, avec donc une énorme pression sur sa reliure.

Grant McKay, fondateur de la Ligue Anarchiste Scientifique, a accompli l’impensable en créant le Pilier, un artefact permettant à ses utilisateurs de voyager à travers les dimensions, au mépris des lois scientifiques conventionnelles. Seul problème : un incident technique est venu perturber la première expédition, piégeant Grant et son équipe entre les dimensions de l’Infinivers, à la merci de mondes plus hostiles les uns que les autres. Seule solution face à l’inconnu : aller de l’avant !
Black Science signe le retour du scénariste Rick Remender (Deadly Class, Fear Agent) à son genre de prédilection : la science-fiction. Cocréée avec Matteo Scalera, cette nouvelle série pourrait se résumer à son seul genre – une course pour la survie entre les innombrables couches de l’Infinivers – si elle ne développait pas en filigrane l’histoire de ce héros individualiste – Grant McKay – confronté aux conséquences directes de ses croyances et de ses choix de vie. Des conséquences dont il ne sera pas le seul à payer le prix… Bienvenue dans un voyage interdimensionnel où la loi de Murphy semble bien être la seule constante.
(Contient les épisodes #1 à 6)

Et je dois bien avouer que je n’ai pas tout de suite compris où j’étais tombé ! Rick Remender nous plonge dans l’action immédiatement et les faits sont déjà établis, nous prenons le train en marche. Deux personnages, dont notre protagoniste principal, Grant McKay, courent à travers une forêt sauvage, inquiétante et inédite, poursuivis par des sortes d’hommes-poissons semblant peu sympathique, chevauchant des sortes de murènes géantes, encore plus hostiles ! Un personnage meurt et son compagnon de route ne s’arrête pas pour autant, obnubilé par sa recherche et par sa fuite.

Des décors somptueux, fantasmagoriques, une flore immense et terrifiante et une faune qui l’est encore plus. Ce Grant McKay semble très occupé à se parler à lui-même durant sa recherche d’eau pour le Pilier. Il ne cesse de penser à sa femme, qu’il ne mérite pas, et à ses enfants, la prunelle de ses yeux.
Il retrouve alors d’autres personnages, d’autres rescapés de son test « foiré » du Pilier, dont ses deux enfants, un halo de lumière et les voilà sur un autre monde, un autre Terre, une Terre où des soldats allemands font la guerre, du moins se font écraser par des Amérindiens robotisés !

Difficile avec un tel départ de pouvoir prendre un peu son temps pour essayer de se situer, de comprendre le contexte ou encore pour assimiler qui est qui. Surtout que les personnages ont une légère tendance à passer l’arme à gauche assez rapidement. Et cela peut même se produire, pour un personnage, durant le chapitre le présentant ! Si l’action nous emmène dès la première page sur un rythme haletant, c’est assez désarçonnant malgré tout, difficile de ressentir quoique ce soit pour ces personnages alors que nous ne savons rien d’eux. Il nous reste à vibrer au rythme des événements et apprécier les décors et les designs des personnages.

C’est LA grande claque de cette série ! Les dessins de Matteo Scalera. Si cela est un peu brouillon au niveau des personnages, des gros plans, voir un poil caricatural, le génie de l’artiste prend son ampleur dans ses représentations magnifiques et grandioses d’autres planètes, d’autres Terres et de leurs habitants.

Nous avons donc Grant McKay, avec sa collègue et maîtresse Rebecca, ses deux enfants, son lèche-botte Shawn (toujours joyeux malgré les événements), son « protecteur » Ward, son patron Kadir (arriviste et qui cache pas mal de choses) et la blonde de service Chandra. Tout ce petit monde ne s’attendait pas à vivre ces événements tragiques et dangereux en essayant le Pilier. Mais quelqu’un l’a sabordé et il est impossible de pouvoir rentrer, ils doivent donc toujours avancer et aller de Terre en Terre alternatives. Et quand une version alternative de Grant met son grain de sel, rien ne va plus…

Oui, tout cela rappelle assez fortement Sliders, les Mondes Parallèles, la série télé. Avec ces univers alternatifs, c’est impossibilité de rentrer, ces membres qui passent l’arme à gauche, ces délais de présence sur chaque Terre qui change à chaque saut. On a cependant un côté science-fiction un peu plus prononcé. Et surtout un personnage principal, Grant McKay bien moins gendre idéal que le p’tit génie, avec des côtés sombres et un côté égocentrique assez énorme !

Bref, difficile de dire si c’est génial ou juste bon pour le moment. Il se passe beaucoup de choses d’un coup, on plonge tête la première en plein milieu du truc. Aucun temps mort et donc nous n’avons pas l’occasion de nous poser deux secondes pour analyser tout ça. C’est bien écrit, c’est magnifique à regarder, mais les personnages ne nous déclenchent aucune empathie, du fait que nous ne les connaissons pas. Un cliff de fin absolument insoutenable, il va être difficile d’attendre la suite !
Romain_Bouvet
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le 20 mars 2015

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Romain Bouvet

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