La BD nous fait principalement suivre Will dans sa cavale contre le Démogorgon, au cœur de l’Upside Down. Sur le papier, on s’attend donc à un récit orienté survival-horror, avec quelques clins d’œil à Donjons & Dragons et une exploration de l’amitié entre les quatre enfants de la saison 1 de Stranger Things. Sur le principe, prometteur.
Malheureusement, avoir une bonne idée ne suffit pas. La BD souffre d’une narration beaucoup trop explicative, portée par un narrateur catastrophique qui tente d’adopter un style héroïque-fantasy mais ne fait qu’alourdir et casser le rythme du récit. Dans un survival, sur-expliquer va totalement à contre-sens du genre…
Les dessins, peu inspirés, n’aident pas non plus : ils manquent de dynamisme, de vie, et imposent une quantité excessive de texte pour combler les lacunes visuelles. Résultat : comme les personnages parlent peu — logique pour un survival — on se retrouve avec un narrateur en carton-pâte et des flashbacks faciles pour tenter de faire avancer l’histoire. À ce stade, c’en devient presque irritant.
La BD tente également de créer des liens avec la saison 1 de la série, mais ces liaisons sont paresseuses et manquent cruellement d’intérêt. La partie de Donjons & Dragons, l’apparition fugace d’Eleven… tout cela tombe comme un cheveu sur la soupe, purement décoratif, sans jamais créer une véritable implication émotionnelle autour de Will.
Enfin, l’œuvre aurait au moins pu se rattraper en proposant une exploration riche et originale de l’Upside Down. Mais là encore, c’est la déception : l’univers se limite à une obscurité indistincte et à des dessins salis, sans créativité ni ambiance marquante.
Bref, une occasion manquée de bout en bout.