Demon Star - Batman, Incorporated (2012), tome 1 par Freytaw

Une brève introduction sur quelques recrutement de la nouvelle Batman Inc. et nous voilà de nouveau sur les traces de Leviathan, avec Robin pris pour cible par des tueurs à gage. Batman va avoir fort à faire entre contenir son fils qui veut en découdre malgré les risques et Thalia, qui ne cesse de tisser des liens dangereux tout autour de lui et qui s'apprête à se saisir de Gotham. Rien ne va plus ! Tout ça sous le regard désabusé du comissaire Gordon...

Et quel début ! Morrison reprends son histoire juste après Leviathan Strikes, qui se passait, je vous le rappelle, dans l'ancienne continuité. Inutile de dire que des restes de cette dernière sont encore bien encré dans cet arc. Déjà, vous pouvez considérer tout ce que vous avez lu sur Ra's et Thalia comme canon. Puis Morrison distille ça et là quelques références, comme les Outsiders, versions pré-New 52, même si il n'a gardé que les membres les plus obscurs. De quoi se poser des questions sur le boulot éditorial qui a été appliqué ici. Mais bon, faut dire aussi que Morrison avait prévu et sans doute écrit le truc bien avant le commencement de ces New 52, ce qui a un peu foutu le bazar. Dans tout les cas, ce n'est en aucun cas gênant pour la progression et la compréhension de l'histoire (surtout qu'il a évité de nous mettre une Stéphanie Brown en plein milieu, cela aurait été embarassant).

Et quel pied ! Parceque si vous n'êtes pas trop regardant sur ces détails (et il s'agit vraiment de détails) de continuité, vous allez mais alors adorer ! Sinon vous n'êtes pas normaux, désolé de vous le dire. Morrison n'a jamais été aussi clair que ça dans son run, on comprend tout du premier coup, tout se profil à merveille et il nous sert même des flashback de manière constructive et logique ! D'ailleurs, il y a tout un épisode sur Thalia et son parcours jusqu'à aujourd'hui, qui fait référence à de nombreuses histoires sur le personnage écrite dans le passé (et pas seulement par Morrison). C'est passionnant. Et même si on essaye d'éviter de compter les années et de faire coller l'age de Damian dans l'équation (qui de toute façon est un produit de la génétique... donc à partir de là, on peut admettre à peu près ce qu'on veut), notre plaisir est pourtant là. Et quelle grace, quelle personnage et quelle belle représentation que nous fait Burnham du personnage. J'en frémis !

La Batman Inc en elle-même est parfois en second plan dans ce titre, la part belle étant à la version de la série avant les new 52, mais tout de même, sur la fin du tome, on les retrouve dans une guerre incroyable dans Gotham, et je peux vous assurer qu'il va y'avoir des dégats, et pas qu'un peu. La tension se distille tout doucement au fil du titre, qui ne manque ni d'action, ni de bons dialogues, ni de belles surprises (le personnage de Wingman risque justement de vous prendre de court), et cette tension explose à la fin en un feu d'artifice de douleurs pour nos héros. Morrison nous livre là un titre sans concessions, avec pour seul but de terminer son histoire comme il l'avait souhaité depuis le début (ou presque). Ayant lu la suite, je peux vous dire que ce premier tome n'est rien en terme de drama par rapport au second qui va encore se faire attendre un petit peu. Mais nous avons là assurément du grand Grant Morrison, sans les défauts qui doivent lui peser lourd dans les oreilles quand les gens parlent de la confusion de son oeuvre.

Pour le reste, j'ai déjà évoqué le trait de Burnham avec Thalia, cette première partie de la série est magistrale. Son style donne ce côté un peu intemporelle et inédit à cet Batman Inc. Tant est si bien qu'on pourrait presque la lire comme un Elseworld finalement (et je crois que c'est comme ça qu'elle s'apprécierait le mieux). Et le style de Burnham est si fort, si particulier et si détaché du reste de la franchise, que cette idée est mille fois renforcé. La colorisation allant dans le même sens. C'est cartoon, mais en même temps très réaliste dans les traits... les expressions sont incroyablement rendu, et Thalia est d'une beauté à faire pâlir un curé. Le personnage est vraiment mis sous son plus beau jour ici.

Vous l'aurez compris, ce début de run est pour moi un gros coup de coeur. Je donne rarement du 10/10, et surtout pas à Morrison que je trouve bien souvent trop nébuleux, trop imparfait et trop elliptique... Mais là mince, il m'en fout plein la tronche. Et j'en oublie les problèmes éditoriaux. Une note "hommage" donc, puisque son run s'est terminé il y a peu. Ce qui brise un peu le suspens lié au second tome auquel je risque réserver le même traitement (et c'est déjà partiellement fait d'ailleurs...), vous voilà prévenus. Morrison m'a énervé au début, après j'ai été sceptique, après j'ai eu le genre d'illumination que tout ces fans ont eu, et maintenant, j'ai rejoins leur fichu camp... Il me tarde de relire son run d'une traite, histoire d'avoir toutes les pièces en main et en profiter un maximum ! Encore une fois...
Freytaw
8
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le 1 déc. 2013

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