L'Ile au trésor

Pour Ange Pizarti, jeune chineur invétéré, tout commence à Paris par la découverte d'un feuillet jauni par le temps échappé d'un illustré sur la Corse où figure le portrait d'une jeune femme sur fond de paysage maritime. Un texte énigmatique, non signé mais daté du 7 juillet 1918, accompagne le dessin : "Djemnah, je t'imagine au pied de la tour génoise. Tant de mystère et un trésor en toi. Protège-le." Ange décide de partir sur les traces de la belle inconnue, sans se douter un seul instant que le feuillet n'a pas atterri par hasard entre ses mains et que ses pas le conduiront du torpillage au large de la Crète d'un paquebot des messageries maritimes réquisitionné durant la première guerre mondiale jusqu'à... Napoléon.

L'ombre du Secret de La Licorne d'Hergé plane tout au long de cette quête des origines familiales doublée d'une chasse au trésor dans l'Ile de Beauté sublimée par un dessin à l'aquarelle, tout entière baignée dans un décor estival pour la première partie et hivernal pour la seconde. Cerise sur le gâteau, après un court épilogue où les personnages réunis autour d'une table de jardin trinquent "à l'avenir", un ultime flashback vient tout remettre en question, tel un clin d'œil malicieux des auteurs adressé au lecteur. Djemnah, les ombres corses est à la fois un récit fascinant où se mêlent petite et grande histoire et un perpétuel enchantement pour le regard.