J'ai craqué...

Ce premier tome de la Chaos Edition ne fait que confirmer ce que je savais déjà.

Dorohedoro est une œuvre unique, une explosion de créativité, de violence et d’humour qui n’a jamais trouvé d’équivalent.

Dès les premières pages, l’ambiance s’impose.

Un monde crasseux, labyrinthique, où la magie et l’horreur se côtoient dans un équilibre fragile. La narration chorale tisse un enchevêtrement de mystères qui nous happent immédiatement. Qui est Caiman ? D’où vient-il ? Pourquoi cette tête de reptile et cette absence de souvenirs ? Le monde des mages ? The Hole ? Les démons ?

Autant de questions qui planent sans réponse immédiate, nous plongeant directement dans cet univers où tout est à la fois absurde et terriblement bien construit. Dorohedoro ne prend jamais le temps d’expliquer clairement les choses, il nous immerge dans son chaos et nous laisse y trouver notre propre repère.

Le ton de la série est un mélange improbable entre grotesque et violence, entre humour absurde et noirceur brutale. On passe d’une scène de massacre à une blague décalée sans transition, et étrangement, ça fonctionne à merveille. L’univers, quant à lui, est fascinant. Un melting-pot de crasse industrielle et de bizarreries magiques, peuplé de personnages qui, sous leurs airs grotesques, dégagent une vraie profondeur. Que ce soit Caiman et son duo avec Nikaido, ou même les antagonistes qui gagnent en épaisseur à chaque chapitre, Dorohedoro ne se contente pas d’être une succession de combats stylisés, c’est un puzzle où chaque pièce intrigue autant qu’elle surprend.

Cette Chaos Edition est, sans surprise, une réédition respectueuse du matériel original, offrant une meilleure qualité d’impression et un format plus agréable à lire. C’est le genre d’édition que j’attendais depuis longtemps pour me faire une collection digne de ce nom. Pourtant, il y a un hic, et pas des moindres : son prix.

C’est bien trop cher.

Ils savent qu’ils jouent sur la corde sensible des fans, et forcément, on craque, on achète, on se retrouve avec un manga qu’on connaît déjà, mais dans une version plus belle et plus soignée.

Est-ce abusé ? Oui.

Est-ce que je vais continuer à les prendre ? Absolument.

Parce que Dorohedoro mérite d’être possédé dans la meilleure version possible et que je trouve qu'une super réédition de manga culte serait une bonne idée.

3615MALIFE: Je veux me refaire une collection, avec une belle bibliothèque... Mais hors de question d'y mettre des petits mangas, aux papiers salles, dans des tous petits volumes. Alors ce qu'ils font avec Dorohedoro me séduit et je voudrais qu'il en soit de même pour Vagabond et bien d'autres chefs d'oeuvres.

Ce premier tome de la Chaos Edition ne révolutionne rien, mais il rappelle pourquoi Dorohedoro est une œuvre culte. Toujours aussi original, toujours aussi frénétique, ce manga continue de prouver qu’il est l’un des univers les plus rafraîchissants et imprévisibles de son genre. La réédition est superbe, même si son prix laisse un goût amer, mais pour une œuvre aussi marquante, il est difficile de résister.