Dream Team
7.5
Dream Team

Manga de Takeshi Hinata (2003)

Dream Team, la passion du basketball

Dans la cour des grands

Sora est un petit gringalet qui voue un amour sans limites au basketball. Difficile dans ces conditions de s'imposer dans un sport où la taille compte, hélas autant dans les mentalité que sur le terrain. Mais sa mère une ancienne joueuse professionnelle, l'a poussé à surmonter cet obstacle en travaillant sa technique. Arrivé au lycée, ce jeune plein de fougue n'a donc qu'une idée en tête, rejoindre le club de basket pour pouvoir enfin s'adonner à sa passion au quotidien.

C'est sans compter sur les racailles du lycée qui se sont appropriés le club pour en faire leur espace détente. Pire, les bougres interdisent à tous les membres du club de s'entrainer, la session basketball n'est là que pour leur permettre de se tourner les pouces pendant des heures. Mais cette année, le petit Sora est résolu à jouer au basketball et à briller sur le parquet. Son talent du jeu, qu'il a développé pour compenser avec son physique, et sa détermination parviendront-ils à s'imposer et à remettre le club de basket dans le droit chemin ?



C'est dans les vieux paniers...

À la lecture de ce synopsis, on comprend que Dream Team n'a pas pour ambition de révolutionner les codes du shōnen sportif. Bien au contraire, l'auteur, Takeshi Hinata, semble miser la victoire sur les formations classiques. L'intrigue, d'abord, se construit essentiellement autour d'une poignée de personnages, que le héros, animé par la flamme olympique, va parvenir à fédérer et former l'équipe de rêve, alors qu'au départ cela semblait mal parti. Les ennemis deviendront des amis, et cette équipe d'outsider finira même par rivaliser avec les favoris du championnat. Même schéma classique pour ces personnages, parmi lesquels on retrouve les profils habituels, de la brute épaisse qui cache un bon fond au petit génie, en passant par les coéquipiers moins doués mais solidaires dans l'effort et surtout le héros qui à force d'entrainement progressera sans cesse. N'oublions pas non plus, la bonne copine, beauté doublé d'un caractère bien trempé, toujours là pour soutenir l'équipe. Bref, on ne va pas se repasser les ralentis.

...que l'on marque les meilleurs shoots !



Mais ne boudons pas notre plaisir, il faut avouer que ce genre de match a le mérite d'offrir (quasiment) toujours un beau spectacle. D'autant plus, que Monsieur Hinata, en bon entraineur, manie apparemment bien ses cartes.

Sa sélection de joueurs n'est pas aussi ordinaire qu'il n'y parait et offre un groupe pour le moins attachant. Sora est le genre de personnage auquel on ne peut résister. Son amour du jeu est tellement sincère qu'il en est contagieux. Petit mais combatif, il amène un jeu technique plutôt que physique. Il a tout du joueur que l'on prend plaisir à voir jouer et évoluer sur le terrain, et dont on devient inévitablement supporter. Et sa taille, son enthousiasme débordant et sa naïveté en fond un personnage amusant. La touche humour du manga. À ses côtés, deux frères, les caïds du lycée qui ont mis la main sur le club de basket, offre des personnalités plus complexes qu'il n'y paraît. On devine assez vite qu'ils sont en réalité des ex-joueurs de basket ayant raccroché, de quoi susciter l'intérêt du lecteur. Et l'aspect yankee donne du piment à l'histoire. Le duo racaille et basketball, un incontournable en somme. 



En plus de savoir placer ses joueurs sur le terrain, notre coach s'illustre également dans le rythme qu'il impose à son match. On entre très vite dans la partie, sans perdre trop temps avec l'échauffement et les rares temps morts ne sont là que pour donner plus d'intérêt au jeu. Le basketball est ici au centre du manga et n'est pas le prétexte à une autre histoire. Si on le compare à Slam Dunk (oui, osons!) qui met du temps à démarrer et dont les premiers vrais match arrivent après plusieurs volumes, Dream Team paraît presque expéditif. Mais il faut y voir, une volonté du mangaka de mettre ce sport à l'honneur et une véritable envie de le mettre en scène !

Et c'est là, le point fort de la série. Dream Team est un manga de basketball vu par un auteur qui aime ce sport et porté par une plume communicative. Son dribble à la fois libre et précis, nous porte au cœur de l'action. Il passe la balle de case en case avec une dynamique prenante qui donne envie jouer. Ce n'est pas le genre de manga que vous laissera passer le match assis sur le banc derrière la ligne de touche. 



Avec ses 33 volumes au compteur, la série nous réserve encore bien des dunk et shoot au buzzeur monumentaux. On peut espèrer que le graphisme et l'histoire se bonifieront avec le temps. Pour l'instant, difficile de dire si l'on tient là un digne successeur dans la lignée, des Captain Tsubasa, Slam Dunk ou Eyeshield 21. Mais si le basketball ne vous laisse pas insensible, en tournant la dernière page de ce troisième volume vous ne pourrez vous empêcher de penser : « I love this game! »
Groms
7
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le 23 nov. 2011

Critique lue 1.1K fois

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Groms

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