Cet album qui regroupe les épisodes #51 à #55 de Daredevil volume 2, situés en plein milieu du run de Bendis sont assez spéciaux puisqu'il s'agit en fait d'une mini-série consacrée à Echo où Daredevil ne fait que de la figuration. Bendis et Maleev avaient certainement besoin de souffler et les épisodes ont été intégrés en fill-in, mais voilà, ils n'ont strictement rien à voir.

David Mack revient en fait sur le personnage qu'il avait créé quelques temps plus tôt dans les pages de Daredevil avec Quesada, pour l'approfondir et la faire avancer. On sent vraiment son amour pour son personnage dans ce récit et toute la tendresse qu'il a pour elle. Elle est vraiment tout de suite attachante.

En oute, cette fois, c'est aussi lui qui s'occupe de la mise en image. Dans son style très particulier fait de collage, de peintures, de cases complètement déstructurées et de jeux typographiques, il essaye vraiment de jouer sur les perceptions de Maya qui sont forcément différentes du reste des personnages de l'univers Marvel puisqu'elle est sourde. C'est ce qui fait son originalité, en plus de ses racines indiennes. Ajoutez à ça qu'elle n'a pas vraiment de supers pouvoirs, si ce n'est celui de pouvoir reproduire les mouvements qu'elle observe avec une quasi exactitude, et vous avez une héroïne pleine de potentiel.

Pourtant David Mack s'en fout de ça, il s'en fout des super héros. Il veut juste raconter la destinée de son personnage, comment elle a grandi et qu'est-ce qu'elle est devenue suite à son passage dans les pages de Daredevil. Le style graphique complètement éclaté et conceptuel de Mack se prêtant en plus parfaitement à l'introspection du personnage. On la suit donc revenir à la réserve indienne de son enfance et chercher sa voie, et c'est au détour d'un dialogue avec un personnage très connu de l'univers Marvel qu'elle le trouvera.

En lisant ce récit conceptuel, on se dit que c'est assez incroyable qu'il est atterri chez Marvel dans les pages d'un mensuel de super-héros. Qu'on soit bien clair, le récit qu'on a là est bien plus expérimental que ce que vous pourrez trouvez dans bien des comics indé. C'est vraiment une expérience intéressante, qui change des lectures habituels et qui est très agréable à lire.

Après le récit ne raconte finalement que peu de chose et aurait mérité une intrigue plus poussée, et on aurait aimé aussi un peu plus de variété dans les motifs visuels utilisés par Mack (il a une tendance à réutilisé jusqu'à l'usure certaines cases, certains visuels, ce qui peut être assez agaçant par moment), mais ça reste une lecture très agréable et originale sur un personnage de second plan de l'univers Marvel, pourtant riche de potentiel.

Créée

le 4 mars 2014

Critique lue 374 fois

1 j'aime

arnonaud

Écrit par

Critique lue 374 fois

1

D'autres avis sur Echo - Daredevil (1988), tome 8

Echo - Daredevil (1988), tome 8
arnonaud
7

Comics de super-héros expérimental

Cet album qui regroupe les épisodes #51 à #55 de Daredevil volume 2, situés en plein milieu du run de Bendis sont assez spéciaux puisqu'il s'agit en fait d'une mini-série consacrée à Echo où...

le 4 mars 2014

1 j'aime

Echo - Daredevil (1988), tome 8
WeaponX
7

"It doesn't happen in words. It happens in movements, and memories. Shapes and feelings."

Graphiquement ce comics est une bombe avec sa manière unique de raconter l'histoire, sous forme de collages / peintures étranges, où les planches prennent des allures de journal intime d'artiste, où...

le 5 avr. 2017

Du même critique

Petit - Les Ogres-Dieux, tome 1
arnonaud
9

Critique de Petit - Les Ogres-Dieux, tome 1 par arnonaud

Cette BD est géniale. Le concept de base, déjà, m'a immédiatement accroché et fasciné. On a un royaume où la famille royale est géante, avec des humains comme serviteurs et surtout comme nourriture...

le 4 janv. 2016

20 j'aime

Spider-Man par J.M. Straczynski, tome 1
arnonaud
9

Critique de Spider-Man par J.M. Straczynski, tome 1 par arnonaud

Je suis bien content d'avoir enfin eu l'occasion de lire ce gros volume parce qu'il est vraiment d'excellente qualité. C'est une merveilleuse démonstration du fait que l'on peut faire des histoires...

le 6 juil. 2015

17 j'aime