Fahrenheit 2.0
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Frère Tulipe est un moine heureux mais se sent parfois à l’étroit dans son couvent trop paisible. Il rêve de voyages et de découvertes. Mais Frère Cosmos, le prieur, n’apprécie guère les âmes libres et use de ses jolis sermons pour retenir ses ouailles. Pour lui, « les paradis ne sont paradis que parce qu’ils sont perdus ». Mais un beau jour, Frère Tulipe, en quête de vérité, décide de quitter le couvent pour un très long périple vers l’Orient.
Sous ses faux airs de conte pour enfants, « Eden » est un peu plus que ça. Si Sophie Guerrive reprend le personnage de Tulipe, l’ourson stoïcien avec qui on a fait connaissance dans ses précédents ouvrages « jeunesse » (également publiés chez 2024), cet opus conserve la même fraîcheur et le même humour léger pouvant évoquer un Charlie Brown en plus lunaire, avec en outre une réflexion métaphysico-religieuse qui risquerait toutefois de paraître plus absconse aux plus jeunes. Ainsi, l’autrice de « Capitaine Mulet » nous propose un charmant voyage plein de fantaisie que vient renforcer son dessin à la fois naïf et graphique aux couleurs simples. Elle y dissémine de petites mignardises philosophiques pleines de sagesse qui se dégustent sans que cela nous reste sur l’estomac.
Morceaux choisis : « La mort à la guerre est brutale et imbécile. Songe au temps qu’il t’a fallu pour naître, grandir et devenir ce que tu es. Crois-tu qu’il soit correct de tout détruire d’un coup d’épée ? » ; lorsque l’oiseau s’adresse à Tulipe : « Quelle drôle de manie que de s’habiller… Après quand vous vous déshabillez, vous êtes tout nus. Moi qui n’ai jamais porté d’habits, je ne suis jamais nu » ; et enfin à la question de Tulipe : « As-tu déjà vu l’Eden ? Pourquoi ne réponds-tu pas ? », l’oiseau rétorquera : « Le silence est une réponse. Il peut sous-entendre que j’en sais plus que je ne veux bien le dire, ou au contraire, que je ne sais rien du tout ».
On en profitera pour saluer le beau travail éditorial des Editions 2024, qui font partie des petits éditeurs indépendants passionnés, attachés à la qualité de l’objet-livre, une démarche d’autant plus méritoire que le contexte actuel d’augmentation des coûts de fabrication n’est pas des plus favorables. Rappelons que l’ouvrage figurait dans la sélection officielle du Festival d’Angoulême, lequel avait déjà distingué deux albums de l’éditeur lors de la précédente édition : « Le Grand Vide », de Léa Muriawiec et « Des vivants », de Raphaël Meltz, Louise Moaty et Simon Roussin.
Créée
le 30 août 2023
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