Gun Frontier
5.7
Gun Frontier

Manga de Leiji Matsumoto (1972)

Amoureux du bon goût, défenseurs de l’égalité homme/femme, passez votre chemin ! A moins d’apprécier Leiji Matsumoto autant que votre serviteur, et de vouloir profiter d’absolument tous ses manga publiés en France après des années de disettes.


Dans 24 Histoires d’un Temps Lointain, un recueil d’histoires courtes parues dans le Play Comic, l’auteur proposait systématiquement une scène de sexe dans un chaque chapitre. Ici, il reprend le même schéma, pour le même mangashi, mais au sein d’une série à suivre. Or, cela change tout : pour atteindre cet objectif, il introduit (sans mauvais jeu de mots) une héroïne dont l’unique but semble de se faire farcir par absolument tous les protagonistes. Vous me direz, elle fait ce qu’elle veut de son corps, et s’en sert surtout pour manipuler ; mais bien souvent, ce n’est pas du tout consenti, et du viol pur et simple. Pire, elle crée un déséquilibre en se plaçant au milieu d’un duo Harlock/Toshiro marqué par une solide amitié virile, et nous est dépeinte par l’auteur comme une intruse et une catin, tantôt soumise tantôt vile séductrice. Sa profession (que je ne révélerai pas) devrait en faire une fille brillante, mais cela se ressent peu. En un mot comme en cent, Leiji Matsumoto n’aura jamais été autant machiste et misogyne.


Ceci étant, ce manga est loin d’être inintéressant. Là encore, j’éviterai de dire quoi que ce soit sur l’histoire de fond et les motifs des héros, mais j’ai trouvé cela bien trouvé. Concrètement, Gun Frontier ressemble un peu à une version western de Galaxy Express 999, comprenez à un voyage durant lequel chaque étape – une par chapitre – sera l’occasion de se confronter à de nouvelles situations, à de nouvelles rencontres, et à de nouveaux dangers, tout en faisant avancer beaucoup plus rapidement le scénario. Néanmoins, n’en attendez pas la même profondeur, ici remplacée par du cul et de l’humour (alors que l’aspect érotique n’empêchait nullement 24 Histoires d’un Temps Lointain de faire preuve de réflexion). Les chapitres sont inégaux, mais le fil rouge suffit à maintenir l’intérêt. Après, vous aurez saisi qu’il ne s’agit pas de son titre le plus mémorable, et le traitement des personnages féminins risque de faire grincer bien des dents.

Ninesisters
7
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le 22 janv. 2017

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