Un Shojo sans thématique mais appréciable

He is a Beast raconte l’histoire de Himari Kiritani une jeune fille de 15-16 ans qui vie avec sa mère depuis le décès de son père. Très régulièrement enquiquinée par Keita Ogami mais étant amoureuse de son pote Seiki, c’est 4 ans plus tard qu’elle revient s’installer là où tout a commencé. Sans qu’Himari ne le sache, sa mère s’est remariée précisément avec le père de Keita. C’est donc en tant que famille recomposée que ces jeunes gens vont devoir apprendre à cohabiter, tout en faisant bonne figure devant leur parents.

Bon, l’histoire de base n’est pas originale. Il est facile de prédire la tournure des événements et le scénario est, eb règle générale, très prévisible.
Mais en soit, ce n’est même pas le problème. En lisant un shojo classique dit « tranche de vie », il est couru d’avance que les mêmes ressorts snénaristiques vont être utilisés et ce, exactement comme on l’avait prévu.

L’un des plus gros points noirs de ce manga est l’intrigue. Keita et Himari ne sont ABSOLUMENT PAS frère et sœur. Ils ne sont pas demi-frères ou demi-sœurs non plus, car ils n’ont aucun parent en commun. Et de plus, Ils n’ont pas été élevés ensemble. Donc à partir de ce moment-là, où est le problème ? Parce que l’élément déclencheur de l’histoire est censé être les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre.
Suis-je la seule qui ne voit aucun freins à leur couple si ce n’est eux-même ? Leurs « parents » nous sont montrés comme de gentilles personnes, ouvertes d’esprit, respectueuses, sensibles et prêtes à tout pour faire le bonheur de leur enfants.

ALORS POURQUOI LEUR RELATION LEUR POSERAIT PROBLÈME ? Au nom de quoi ?

On part donc sur une intrigue plus que bancale, car la seule chose qui vienne entraver le bonheur des protagonistes sont les protagonistes eux-mêmes et évidemment tous les personnages secondaires féminins clichés mais surtout masculins parce que sinon, ce n’est pas un shojo.

Second point noir : Les personnages secondaires.

En réalité. c’est surtout Seiki le problème.

Si de prime à bord il me semblait intelligent, calme, posé et respectueux je me suis lourdement trompée. Il est finalement comme tout les personnages secondaires masculins amoureux de l’héroïne : égoïste et forceur.
Il a beau savoir qu’Himari aime Keita et que ça ne changera pas, il a beau se prendre mille râteaux et se faire prendre pour un con : il reste. Il est ouvertement abusé et utilisé, mais le mec n’a aucune dignité. En plus de ça, il essaye de se donner le beau rôle et colle littéralement le PP où qu’elle aille. Entravant tout type de rapprochement entre elle et Keita, de surcroît. Non seulement il est collant et chiant à souhait, mais en plus il a le culot de s’approprier Himari et de s’imposer comme si c’était lui qu’elle aimait. C’est le personnage masculin le plus insupportable que je n’ai jamais vu, c’est infernal. Logiquement, quand l’on aime quelqu’un, on le laisse respirer, on respecte ses choix et surtout on ne s’impose pas si elle ne ressent rien pour nous. Il l’aime très égoïstement sans penser à son bonheur et c’est exactement ce pourquoi il est insupportable.

Dernière ombre au tableau : Himari.
C’est une gamine. Pourtant en ayant vécue seule avec sa mère, elle devrait savoir qu’elle ne veut que son bonheur et qu’elle est là pour l’écouter quoi qu’il arrive. Lorsqu’elle prétend sacrifier sa relation avec Keita pour cette soit-disant famille, je pense juste que c’est une excuse car elle n’a pas le courage d’admettre ses opinions. La vérité c’est que c’est une girouette qui blesse tout les gens qui l’entourent : Keita, Seiki, ses parents...
C’est un personnage qui est très versatile. Un coup j’ai envie de la féliciter pour refuser tout avance de Seiki et deux minutes après, j’ai envie de la frapper pour le laisser entrer chez elle et accepter de passer noël avec lui alors que Keita l’attend.

Pareil, quand Kuruda l’embrase de « force » pourquoi elle ne démissionne pas ou le dénonce ?

J’ai l’impression que, quoi qu’il lui serait arrivé, elle n’aurait pas bronché.
Elle ne sait prendre aucune décision et c’est particulièrement agaçant, car c’est comme ça tout au long de l’histoire.

Le moins pire pour moi c’est Keita. Au début il est brute de décoffrage et fait au PP des choses qu’elle ne veut pas toujours MAIS il finit par changer et devient quelqu’un de bien. En adulte responsable et écoutant les désirs de la personne qu’il aime, il décide de partir de chez lui. Constatant que rien n’y fait, il prend la décision d’assumer ses sentiments. Bon, au final il se résilie quand son père les découvre. Mais juste pour l’initiative, je l’apprécie plus.
C’est le seul qui se comporte en homme mature et réfléchit. Le reste des personnages est affligeant.

Enfin, à mes yeux leur « famille » est erronée. Keita appelle la mère d’himari « maman » et elle appelle le père de Keita « papa ». Alors que ce ne sont pas leur parents et que ça fait deux mois qu’ils se connaissent. C’est totalement ridicule. Le père n’explique à aucun moment pourquoi il ne veut pas de cette relation si ce n’est qu’ils sont mineurs (et alors?) et que ça détruirait leur « « « « « famille » » » » ».
De plus, quand Himari apprend que le père ne veut pas entendre parler de leur relation elle obtempère directement sans broncher sans argumenter, rien du tout. Quel était le but de nous rabâcher sans cesse son amour pour Keita alors ? Ça n’a aucun sens.

Autrement les dessins sont très plaisants, les émotions parfaitement retranscrites, je me suis même surprise à être émue aux larmes lors des séparations. Je penses que se sont les gros points fort du manga. L’intrigue est presque secondaire.