Miraculous - Le film
4.6
Miraculous - Le film

Long-métrage d'animation de Jeremy Zag (2023)

J’ai 23 ans, et pourtant je suis une grande fan de la série. C’est donc avec beaucoup d’impatience, que j’attendais ce film. Et quelle a été ma déception !

Pour reprendre les éléments dans l’ordre, il y a quand même certains points positifs qui doivent être soulignés : l’animation est incroyable, très détaillée, très texturée avec des couleurs sublimes. Seul petit bémol, le design des personnages. Bizarrement, je trouve que dans le dessin animé, le visage des personnages est beaucoup plus beau. Dans le film, je les trouve plus enfantin et même s’ils sont plus réalistes, je n’adhère pas vraiment. Bien évidemment, cela n’est que subjectif. Deuxième point à souligner, la bande-son. La version orchestrale du générique est envoûtante et donne des frissons. Les passages chantés sont eux aussi magnifiques.


Seulement, voilà ce qui va faire la transition : Premier point négatif, le côté « comédie musicale ». Comme je viens de le dire, j’ai grandement apprécié la musique et les chansons de manière générale. En revanche, ce qui me pose problème, est que ce soit les personnages qui interprètent les chansons. S’il y avait eu moins de chansons et qu’elles n’avaient fait que partie du décor, elles m’auraient nettement moins dérangée. Le problème est que faire chanter les personnages, rappelle clairement la D.A de Disney.

Sauf que dans le dessin animé, il n’y a aucune référence ou aucun passage avec des chansons. Alors on peut se dire que comme c’est un film, ils sont bien obligés de faire une mise en scène différente de celle du dessin animé mais je ne trouve pas celle-ci pertinente. Elles ne font que rajouter de la niaiserie et sont beaucoup trop surjouées par les personnages. Les paroles sont vides de sens et absolument pas recherchées. La plupart du temps, elles n’ont d’ailleurs rien à voir avec le contexte.


Autre point que je trouve quand même problématique : Le scénario. On sait tous que l’antagoniste principal est le papillon. Le souci, c’est qu’on passe plus de temps à voir ses subalternes inutiles et vides, que lui. Encore une fois, je fais la comparaison avec le dessin animé, car il est important de souligner que le film est censé s’en inspirer grandement. Dans la série, les antagonistes de chaque épisode, nous sont tous présentés avec une raison de dévier du droit chemin. Ici, le premier « méchant » auquel nous avons affaire, est simplement un homme frustré, qui s’est fait rejeter. On passe à peine cinq secondes dessus. Comment est-on censé en avoir quelque chose à faire ?


Les personnages principaux sont eux aussi très différents, le caractère triste et lasse d’Adrien est décuplé dans ce film. Alors qu’en soit, il n’est pas 24 heures sur 24 malheureux, non plus. Il fait extrêmement dépressif dans le film. Marinette est également très différente, puisque le film se contente de la qualifier comme extrêmement maladroite, alors qu’elle est en réalité bien plus que ça. Même si effectivement il s’agit d’un trait de sa personnalité, il serait éloigné de la vérité de dire que c’est la seule chose qui la qualifie. Or, le film passe la moitié du temps à la rendre ridicule. Avec des scènes plus rocambolesques et grotesques les unes que les autres. Le papillon noir a droit à un développement quant à son histoire personnelle, mais ce qui implique du coup, être en totale contradiction avec la série. Il passe ici pour la victime, alors que normalement il incarne juste un père absent et sans-cœur.

En bref, beaucoup d’incohérences niveau caractérisation et rebondissements. Et tout ça, c’est sans parlé de Tikki et Blast qui sont, surtout pour ce dernier, inutiles dans le film.


Troisième point négatif : l’infantilisation.

Même si le dessin animé reste abordable pour des « enfants », ou plutôt des pré ados, pour bien saisir les enjeux, ici, on est sur un niveau de blagues sur les pets…

Les ressors scenaristiques ont déjà été tellement vus, que cela en est affligeant (cf. Les conseils de drague de Nino, puis contre-champ avec Alya et Marinette. Chat noir qui voit Ladybug une fois et qui se met à tournoyer sur lui-même telle une drama queen, Marinette qui n’est caractérisée que par sa maladresse, tombe plus souvent dans le film qu’on ne voit l’antagoniste principal…). Tout est fait pour diminuer le propos (la complexité des sentiments amoureux) et remplacé par « hihi les prouts c’est marrant, regardez chat noir met son bâton dans le nez d’une gargouille ». Vraiment dommage.

Enfin, le dernier élément qui m’a pris de court est le dernier passage du film, ou du moins l’avant dernier. Quand Gabriel (le père d’Adrien) arrête tout juste parce qu’il découvre que c’est son fils, et hop ! Un vague petit discours en mode père-fils et problème résolu ! Marinette qui assiste à la scène (qui donc comprend qu’Adrien = chat noir), avoue plus tard à Adrien qu’elle est Ladybug et « embrasse » Adrien.

Bon.

Dans la série, ça a pris 5 saisons pour qu’ils découvrent leurs identités et qu’ils s’avouent leur sentiments. En plus, ça ne s’est pas du tout passé de cette façon-là.

Il en va de même pour la scène finale, qu’est ce que Gabriel a fait ? A t-il réussi à ramener la mère d’Adrien ? Pourquoi ne veut-il rien dire à son fils ?

Le problème avec cette fin, c’est qu’elle est en totale contradiction avec la série. De plus, alors que 80% du film avait l’air de se passer AVANT la saison 1, les dernières 20 minutes se passent carrément en saison 5. Ça n’a aucun sens.

Comment doit-on interpréter ce film ? Est-ce qu’il est canon ? Est-ce un reboot ? Si oui, à quoi sert le dessin animé ?

Beaucoup de questions sans réponses qui restent en suspens et m’empêchent d’apprecier cette fin, qui est pourtant la clé du film.


Si je ne devais que me baser sur l’animation et la bande-son, ça serait facilement 8/9 sur 10.

Le problème c’est qu’avec tous les clichés, le non scénario, le côté trop débile et enfantin type « dessins animés à la sauce américaine », les incohérences serie/film, et le côté « comédie musicale » totalement nul et inutile, je ne peux pas mettre plus de 3 sur 10.

Et ce, malgré le travail apporté sur les détails visuels et sonores.

Hanadolce
3
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le 6 nov. 2023

Critique lue 65 fois

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