(Enfin) un héros prometteur !

Avant l'affection du lectorat pour les zombies de The Walking Dead, ces créatures avaient déjà un franc succès dans la série The Goon. Plus drôles qu'horrifiques, les zombies d'Eric Powell lui ont valu plusieurs manifestations de reconnaissance, dont plusieurs Eisner Awards. Aujourd'hui il revient avec une nouvelle ambiance, de nouveaux héros, un univers de dark fantasy comme on les aime mais surtout, SURTOUT un trait qui nous manquait.
Le héros de cette nouvelle série est aussi attachant que lugubre et s'appel Rondel. C'est un vagabond qui évolue dans un monde où le commun des mortels est victimes des sorcières, des créatures fantastiques mais également (et surtout !) des nombreuses légendes qui ne se transmettent qu'oralement, victimes de nombreuses déformations. Son passé comme ses aventures ont quelque chose de légendaires, mais pas que...on dit que son couperet serait un des outils du diable lui même. On dit qu'une sorcière lui aurait fait don de ces yeux noirs qui pleurent des larmes d'encre. On dit que c'est un homme bon, mais que sur son passage les forces du Mal s'éveillent. Chaque chapitre de cette histoire est une aventure et un combat en soi pour ce justicier malgré-lui. Un conte effrayant, drôle, glauque mais très bien écrit comme on en trouve que rarement. Ce qui fait sa force c'est certainement qu'il restaure des légendes et des personnages ésotériques que l'on connait en réussissant à faire preuve d'originalité. Honnêtement, on en redemande !
Le trait de Powell m'a paru plus doux que sur sa série précédente (j'en comprends personnellement que comme le genre du comics, il sait évoluer...The Goon n'appartenant pas du tout à la même génération), les trognes des personnages peuvent être moches à faire peur tout en étant belles le choix de couleurs assez pâles contribuent à l'atmosphère surnaturelle : le dessin aussi fin soit il à quelque chose de fantomatique. Du grand art ! Dans ce couvre chef classe qui contraste avec les guenilles du mendiant, Hillbilly à quelque chose d'ultra-victorien tout en évoluant dans des villages moyen-âgeux, quand certains monstres armés de violons évoquent les légendes de Brocéliande. Bref, un voyage hors du temps dont on ne sait pas encore grand chose, si ce n'est qu'on a hâte de lire la suite.