Alors que la mini-série Kick-Ass fût une bonne surprise – justifiant au passage les attentes que nous avions pu placer en elle en raison de ses critiques élogieuses outre-atlantique – sa suite ne présente quant à elle aucun intérêt ; ce n’est qu’un produit sans âme remplaçant les idées originales du premier par une violence plus gratuite. Hit-Girl, sur le papier, n’est jamais qu’un moyen supplémentaire de se faire du pognon sur le dos de cette licence ; ce d’autant plus qu’il porte le nom du personnage le plus populaire de cet univers. Je n’en attendais pas grand chose, mais les auteurs ont semble-t-il appris de leurs erreurs commises sur Kick-Ass 2, et nous livre pour le coup un ouvrage foutrement incorrect et bien jouissif comme il faut.
Hit-Girl se déroule dans l’intervalle entre les deux séries Kick-Ass ; il y avait effectivement la place nécessaire, même si au passage, le scénariste doit se livrer à une ou deux pirouettes bien pratiques, expliquant en particulier que Red Mist a complètement oublié l’identité secrète de Kick-Ass. D’un autre côté, il arrive à apporter un peu plus de logique et de cohérence à certains événements, donc cela passe bien.
Toujours concernant la continuité, j’ai trouvé que certains protagonistes avaient des comportements qui différaient légèrement de ceux dont je pensais me rappeler. Red Mist est beaucoup plus primaire, limite débile, tandis que Hit-Girl est beaucoup plus accro aux comics que dans mes souvenirs.
C’était un point que nous pouvions regretter dans Kick-Ass 2 : une certaine mise en retrait de Hit-Girl ; qui, il faut bien l’avouer, aurait dans le cas contraire volé la vedette au héros de l’histoire. Il faut dire que nous avons là un des meilleurs personnages du comics contemporain : une fillette de 12 ans violente, à la vanne facile, sur-entrainée, à la morale discutable, et capable de tuer un homme de plusieurs douzaines de façons différentes. Ce comics rattrape le coup en nous la montrant dans son nouvel environnement pas du tout naturel, tout en continuant de nous faire profiter des aspects les plus outranciers de sa personnalité. Et vous savez quoi ? Ça marche. Cette série est à l’image de son héroïne : sanglante, bourrin, immorale, remplie de répliques qui font mal, et détournant énormément de poncifs du comics ou du film pour ado. Le tout avec un final carrément apocalyptique.
Observer Mindy essayer de s’insérer à l’école est un régal. La voir balancer un marteau à la gueule d’un mec en disant « une chance que j’ai amené Mjolnir » est un régal. L’entendre parler du cadeau qu’elle a reçu pour son 8ème anniversaire est un régal. Suivre les aventures de Red Mist en train de se faire arnaquer par des vieux Chinois qui ont trop regardé Batman Begins est un régal. Enfin, assister à autant de carnages est un régal.
Hit-Girl, c’est juste une version encore plus primaire de Kick-Ass, avec dans le rôle une gamine qui aurait de quoi faire passer le Punisher pour un gentil Bisounours. Sa seule limite, c’est qu’il faut avoir vu la première série pour apprécier celle-ci. Mais si c’est votre cas, faites-vous une fleur et lisez ce comics.
