Millarworld

Mark Millar est un scénariste que j'appréciais vraiment lors de sa période Ultimates, et je dis cela au passé c'est parce que depuis quelques temps je ne ressens pas la même ferveur pour le scénariste.

A la tête de son propre label, il a décidé de créer des oeuvres facilement transposables au cinéma, afin de faire rentrer des sous dans la caisse. Excellente idée au demeurant, mais voilà cela se ressent sur ses créations. Et ce format une histoire en un tome pour plaire au cinéma à ses limites.

Huck propose un postulat de base assez intéressant, et j'aurais envie de dire original dans un paysage éditorial où les super héros sont légion. Huck possède le pouvoir de tout retrouver, et accessoirement dispose d'une force exemplaire. Mais surtout c'est un homme bon, gentil, toujours prêt à rendre service, c'est pour moi c'est ça son véritable pouvoir ! Le reste n'est là que pour lui permettre d'y parvenir.

Mais voilà l'idée s'arrête un peu là, et le reste n'est pas à la hauteur de ce concept de base. On sent que Millar avait un idée, et qu'après il a rempli son récit pour créer des péripéties, et surtout une histoire qui tient en 3 actes, ces actes si chers à nos amis cinéastes américains.
Et ce côté américain justement, il revient à plusieurs reprises dans l'histoire via des clichés éculés des comics. Les gens du proche orient sont des vilains terroristes, et les russes sont toujours des vilains qui attendent leur revanche depuis 30 ans. On y ajoute un méchant professeur, un petit camp militaire qui lorgne sur la prison, et hop vous avez le cocktail de base pour cette histoire qui au final n'a d'original et d'intéressant que le concept de base. C'est dommage vraiment ! Pourquoi en faire une histoire de super héros, avec des méchants soviétiques, alors qu'il était possible de la garder dans on esprit bon enfant des premiers pages. La menace vient parfois du coeur des hommes eux-même, et non d'une super force extérieure. Et dans notre monde il aurait été simple de trouver étrange qu'un homme veuille ainsi rendre service à tout prix sans contre partie, cela aurait été un angle d'attaque plus pertinent à mes yeux. Mais Millar préfère nous offrir une histoire de super héros dans une bourgade classique américaine où tout le monde se connait et s'aime.

J'ai apprécié ma lecture de Huck, enfin pour être plus exact j'ai aimé le personnage de Huck mais le récit qui l'entoure n'est pas à la hauteur de cette très bonne idée. Et j'en suis ressorti avec un sentiment de gâchis pour un récit qui aurait gagné à être plus universel sans lorgner du côté de Captain America ou Superman. Je serais prêt à lire une autre histoire avec Huck mais un cadre plus intimiste et moins super héroïque.