Un groupe d'êtres synthétiques rebelles, ancien commando d'élite ayant voulu échappé à l'humanité en s'installant sur une planète à l'atmosphère irrespirable, est contacté par leur ancien supérieur de la Compagnie qui leur demande de l'aider à récupérer un objet sur une ancienne colonie humaine. Le problème est que la planète en question est désormais infestée de xenomorphes et complètement irradiée suite à une tentative ratée de l'armée pour anéantir les créatures. Seuls des androïdes de combat peuvent mener la mission à bien. Contre la promesse de leur affranchissement officiel, les androïdes acceptent la mission, sans vraiment savoir ce que celle-ci leur réserve.
Troisième et dernier tome de la trilogie du scénariste Phillip Kennedy Johnson dédiée à l'univers du xenomorphe. Après les très bons Les liens du sang et Renouveau, Johnson nous propose à nouveau une intrigue indépendante mais qui reste néanmoins liée à la toile de fond des deux premiers opus. Moins réaliste et plus bourrine, puisque prenant pour protagonistes des héros surhumains aptes à en remontrer aux xenos, cette troisième histoire n'en reste pas moins addictive et surprenante. Se plaçant cette fois dans l'esprit grandiloquent des comics de Mark Verheiden et Sam Kieth, Johnson se régale à opposer une équipe de synthétiques badass aux monstres à double gueules, tout en continuant d'extrapoler son background. Ici, il s'agit surtout de souligner la nature traîtresse de l'humanité par le prisme d'androïdes ayant clairement cherché à échapper à leurs créateurs et qui, comme David 8 en son temps (qui sera d'ailleurs cité par un des héros), considèrent ceux-ci comme une espèce nuisible et inférieure. L'héroïsme des androïdes contraste ici avec la lâcheté des humains alors que l'intrigue suit en parallèle la métamorphose progressive d'une humaine en monstre, vague cousin du xenomorphe. De quoi nous rappeler les horribles mutations physiques de Prometheus et des comics de Wetta, Le Feu et la roche. Ajoutez à ça une confrontation dantesque avec Sa majesté et des illustrations appliquées de Julius Ohta (dont le style s'avère moins réaliste que celui de Salvador Larroca) et vous tiendrez dans vos mains un très bon comic, peut-être un chouïa moins réussi que les deux premiers tomes mais tout aussi appréciable à lire. Le seul bémol reste la sous-intrigue consacrée à cette mystérieuse entité, la mère des monstres, que le scénario ne fait ici à nouveau qu'évoquer tout en laissant les portes grandes ouvertes pour la suite, laquelle sera signée par un autre scénariste. De beaux adieux de Johnson à un univers qui, comme il le dit dans sa postface, reste parmi les plus fascinants de la SF.