Critique numéro après numéro de l'event.

#1 [Août] Infinity commence maintenant ! Je peux vous dire que je trépignais d'impatience pour lire ce que Hickman nous avait concocté et je ne suis pas déçu ! Déjà le numéro fait une cinquantaine de pages, donc autant vous dire qu'il y a de quoi lire et installer l'histoire ! Bon après, y a une dizaine de pages où Hickman remet deux pages de New Avengers redessinées par Jim Cheung pour se la péter et la preview de Free Comic Book Day pour ceux qui l'ont loupés, ainsi qu'une double page de crédits car il adore ça et car c'est hyper classe.

Bon sinon ce début m'a bien emballé. C'est peut être un peu lent, mais justement, Hickman prend le temps de bien installer les choses et ménage aussi de nombreux temps forts. Les ennemis des vengeurs sont enfin clairement identifiés, comme le mystère de la cover du Avengers #17 et les mystérieux types d'Avengers #16 (que certains fans Marvel avaient déjà pu reconnaître). Et autant le dire tout de suite, cette menace à l'air bien puissante et a bien la gueule d'une menace d'event. Ajoutez à ça Thanos qui va aller foutre la merde de son côté (même si ces motivations ne sont pas encore tout à fait claires, mais j'ai peut être mal compris) et quelques éléments mystérieux intriguants à la Hickman... Et on se dit qu'il y aura de quoi faire durant l'event !

Niveau dessins, Jim Cheung s'en tire très bien. Il faut certes aimer le fait que toutes ses tronches humaines se ressemblent un peu, mais il est quand même très doué et délivre des planches magnifiques, avec un excellent story telling, des splash pages bien placées, de bons angles de vues, etc. Justin Ponsor livre lui une très belle colorisation, comme à son habitude.

Mais la sacrée surprise que je n'avais pas vu venir est le back-up digital de Jason Latour et Agustin Alessio qui est juste magistral. C'est superbement écrit et dessiné, la mise en page digitale bien pensée, et c'est surtout habité par un souffle épique rare. C'est le come-back d'un perso Marvel le plus classe que j'ai jamais vu et le combat qui s'ensuit est over 9000. C'est encore mieux que de lire un affrontement de Dragon Ball ou One Piece, on a des frissons partout et on ne peut s'empêcher de lâcher des "holy f*ck !" Si la suite est du même niveau, on aura là certainement la meilleure partie d'Infinity et un sacré coup de pouce pour une nouvelle série sur le perso. [9]

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#2 [Septembre] Après deux tie-in qui ont tout de même fait avancer la situation (notamment pour la partie spatiale qui doit être dure à lire sans avoir lu Avengers #18, là où à mon avis ça va à peu près si vous n'avez pas lu New Avengers #9), Infinity revient pour son 2e numéro. Avec ses deux intrigues à faire avancer, Hickman nous offre un numéro très dense où il se passe pas mal de choses. On alterne principalement entre des passage sur Attilan, chez les Inhumains, et dans l'espace avec les Avengers. Pas mal de scènes fortes dans ce numéro, une belle baston spatiale aussi, un peu de teasing pour donner envie pour la suite et une sacrée révélation à la dernière page dont on attend de voir ce qu'Hickman va en faire. Le numéro est vraiment agréable à lire, avec de bons dialogues (bien qu'un poil complexes à bien saisir à la première lecture), et des personnages plutôt bien écrits. On est notamment content que l'auteur se concentre ENFIN de nouveau sur Smasher qui est très sympathique dans cet épisode.

Mais l'autre atout d'Infinity, en plus du scénario prenant et intéressant d'Hickman, sont sûrement les dessins. Ici on a le droit à Jerome Opena et à Dustin Weaver, donc autant vous dire qu'on se régale. Opena est vraiment à fond sur ce numéro et nous offre une prestation tout simplement magnifique. Toutes ses cases sont iconiques, puent la classe, ses scènes d'actions sont impressionnantes, il semble vraiment être l'artiste parfait pour l'event (même si Leinil Francis Yu a fait une excellente performance lui aussi sur Avengers). Le fait qu'il soit colorisé cette fois-ci par Justin Ponsor et non par Dean White comme dans les premiers numéros d'Avengers, déroute un peu au début car on aurait bien aimé retrouver ses magnifiques colos, mais Ponsor est bon aussi et arrive à livrer de très belles couleurs à certains moments, mettant bien en valeur les dessins d'Opena. Les couleurs de Ponsor vont aussi parfaitement bien avec le style de Weaver (mais ça on le savait depuis Avengers #7 à #9), même si le dessinateur souffre un peu de la comparaison avec Opena. Il livre certes de très bonnes planches, mais elles ont un peu moins d'impacts, et il se rate un peu sur quelques gros plans. Dommage.

Bref, on a là encore un très bon numéro d'Infinity. Un event très solide pour l'instant, mais l'on est encore qu'au début et on attends de voir comment tout cela va évoluer dans les semaines à venir. [8]

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#3 [Septembre] Ce numéro marque la fin de la première moitié de l'event, et pour l'instant l'allure reste assez soutenue, avec beaucoup d’événements et toujours peu de caractérisation. D'abord, Hickman marque une sacrée avancée dans la partie cosmique, qui est toujours aussi intense, avec de l'action, des retournements de situation, une sacrée ampleur et les illustrations magnifiques et iconiques d'Opena. Cette partie aurait vraiment pu être une grande saga à elle seule ! C'est tout à fait excellent et on à hâte de voir comment tout ça va se finir, et d'en savoir encore un peu plus sur les mystérieux builders. Après, on manque un peu de développement des personnages secondaires des vengeurs, et c'est un peu dommage, l'intrigue est comme trop énorme pour eux.

La partie terrestre continue aussi, mais est un peu plus courte dans ce numéro-ci, avec quand même un développement majeur. J'ai hâte de voir comment tout ça va évoluer, en espérant que les prochains numéros consacreront plus d'importance à cette partie pour qu'elle avance un bon coup. Dustin Weaver est plutôt en forme aux dessins, même si il souffre encore de la comparaison avec Opena juste avant. Il livre quelques très belles pages avec des visages très réussis et de bonnes mises en pages. Il y a juste son Lockjaw qui est vraiment moche et son Thanos que j'aurais aimé plus badass (c'est vraiment dommage que Deodato et Weaver ne soient pas meilleur pour le dessiner). En tout cas, l'épisode se termine sur une sacrée séquence, même si l'on se doute un peu de la suite...

Avec l'épisode, on a le droit, comme au #1, à un bonus digitale avec la suite et fin de cette histoire à base de Skrulls et de Silver Surfer. On constate à la fin que malheureusement l'histoire n'apporte rien à l'event ni au Surfer, et c'est assez dommage. Les dessins sont aussi un cran en dessous que dans la 1ere partie, et c'est là aussi décevant. Reste que c'était sympa à lire, c'est un bon complément au début de la saga, qu'on a eu d'excellents moments d'actions avec le Surfer dans le #1 et que c'était offert avec Infinity... Donc bon, on ne va pas trop râler.

Bref, Infinity continue bien, ça reste très solide. J'espère que la suite sera au niveau, qu'on avancera un peu plus du côté terrestre, et qu'Hickman essayera de développer un peu certains de ses vengeurs... (autre que Cap America). [8]

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#4 [Octobre] Ça y est, nous arrivons dans la deuxième moitié de l'event ! Et pour fêter ça, Hickman, Opena, Weaver et Ponsor nous offrent un numéro du feu de dieu ! Certainement le meilleur depuis le début de l'event, et j'espère que la montée en puissance continuera jusqu'au final !

C'est surtout sur Terre que ça bouge pas mal puisqu'on a le droit à une baston énorme entre Black Bolt et Thanos. Et oui, le titan fou a évidemment survécu à l'attaque magistrale du chef des inhumains (ceux qui pensaient que Thanos allait perdre par ce "simple" coup connaissent mal la puissance du personnage), et le combat qui s'en suit est juste jouissif. Il est très court (comics oblige, surtout quand il y a deux intrigues à gérer dans un même numéro), mais vraiment intense, la mise en page est cool, on ressent vraiment la puissance de Thanos et on le voit ENFIN avoir la pure classe dans les pages de son event. Le Thanos de Weaver dans cet épisode est superbe, sombre comme il faut, toujours charismatique, en colère comme jamais et incroyablement massif. Vraiment du bon boulot, et ça fait plaisir de voir Dustin Weaver être enfin à 100% et nous offrir des planches incroyables sans fausses notes. Là où Opena lui volait la vedette dans les épisodes précédents, Weaver est ici la star du numéro.

En plus de cette baston dont j'ai déjà assez fait les louanges, le numéro pose les bases d'Inhumanity. Je n'en dis pas plus pour ceux qui ne se sont pas renseigner sur le futur de l'univers Marvel et pour ne pas vous spoiler outre mesure, mais c'est assez fou et ça promet de grandes choses. Il y a aussi un autre événement (oui, il se passe des choses cette semaine !) dans la partie terrestre, dont je ne vous dirais rien, mais dont on a hâte de voir les conséquences dans les prochains numéros !

Dans l'espace, l'intrigue face aux builders avance aussi, naturellement, et là aussi, Hickman nous réserve une grande scène. C'est moins intense que les pages terrestres, et c'est sûrement dû en partie au découpage très calme d'Opena, qui ici n'arrive pas à compenser avec une abondance de cases ultra iconiques. On a vu le dessinateur plus en forme, même si ses dessins restent toujours superbes avec, tout de même, toujours un petit lot de superbes cases et une scène bien cool avec la case impressionnante et détaillée qui va bien.

En somme, un excellent numéro, bourré de séquences assez intenses, que j'ai vraiment lu avec grand plaisir. J'espère qu'Hickman a encore d'autres grandes scènes comme celles offerte dans ce single pour la fin de son event et que Weaver, Opena et Cheung (pour le dernier numéro) se surpasseront une fois de plus pour nous offrir de superbes pages. [9]

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#5 [Octobre] Infinity en arrive désormais à son avant-dernier numéro. Le final approche et Hickman commence à le préparer, surtout qu'il n'y a plus beaucoup de numéros avant la fin. Il reste encore deux numéros d'Avengers, le dernier numéro d'Infinity, qui est double et enfin un aftermath de l'event dans New Avengers #12... Espérons une fin à la hauteur du reste de l'event.

Par contre, en attendant, Hickman offre un numéro moins intense que les trois derniers sortis (Infinity #4, Avengers #21 et New Avengers #11 qui étaient tous les trois des tueries), sûrement à cause de l'obligation de mise en place. Mais l'auteur ne perd pas pour autant son talent et signe encore une fois un très bon numéro, toujours très bien écrit, avec cette chronique de guerre cosmique toujours aussi passionnante à suivre et une intrigue terrestre tout aussi réussie, même si l'utilisation de Thanos par Hickman n'est clairement pas raccord avec le Thanos Rising tout récent d'Aaron (ou c'est moi qui comprend mal...), ce qui est un peu énervant...Thane, d'ailleurs, déçoit un peu pour le moment, mais attendons de voir ce que ça donnera sur le final de l'event...

Mais Infinity n'a pas que son scénar comme qualité, comme toujours la mini principale se paye un service deluxe niveau dessin avec un Opena et un Weaver qui livrent encore de très belles planches, très bien mises en couleurs par Justin Ponsor avec des teintes qui participent grandement à donner l'atmosphère si particulière de l'event. Opena nous livre encore une fois des cases hyper iconiques, empruntes d'une grandeur folle et avec de superbes cases de batailles... C'est son dernier épisode et on le sent un peu sur les rotules sur la planche ou Thor et Cap boivent une sorte de bière cosmique (!) avec des visages un peu brouillons, mais on lui pardonne facilement vu ce qu'il a livré dans les précédents épisodes... Côté Dustin Weaver, le dessinateur est encore en forme, avec de très belles cases, un Thanos qui a vraiment de la gueule, un Lockjaw toujours aussi ignoble et foiré et une très belle demi-planche d'action pour en mettre pleins les mirettes. C'est vraiment un régal pour les yeux de lire Infinity, et on risque encore de se régaler sur le dernier numéro, avec un Jim Cheung, toujours très bon...

Bref, encore un bon numéro, qui prépare le final de l'event qui s'annonce très bon. Une transition peut être un peu brusque (personnellement je ne l'avais pas trop vu venir) et une fin de première intrigue du coup peut être un peu décevante (disons qu'on a un peu l'impression que les méchants partent par la petite porte...)... Mais bon ça reste bien écrit, très bien dessiné et avec toujours cette grandeur et ce côté héroïque et épique qu'on aime tant. [8]

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#6 [Novembre] Ca y est, Infinity arrive à sa conclusion, après 15 numéros (en comptant les épisodes des vengeurs et des nouveaux vengeurs) épiques et tous très sympathiques à lire. Avec une intrigue resserrée au numéro précédent sur Thanos (même si il est une plus petite menace que les Builders, il sert tout de même de boss de fin) et l'excellent Jim Cheung de retour aux dessins, le numéros suscitait beaucoup d'attentes.

Un point mettra certainement tout le monde d'accord : les dessins. Comme attendu, c'est magnifique. Cheung est doué et nous livre des pages absolument sublimes, parfaites pour conclure l'event (enfin, donner une première conclusion, la vraie arrive dans New Avengers #12, à ne pas louper). Les persos sont beaux, classes, la mise en scène impressionnante, le style détaillé, Thanos est réussit, on vit bien les combats, et justin ponsor a une colorisation classique mais toujours ultra efficace et lumineuse.

Le seul bémol graphic vient des quelques pages de Dustin Weaver qui viennent s'intercaler ça et là, issues certainement d'un retard de Cheung, qui ne sont pas catastrophiques, mais qui témoignent tout de même d'une certaines rapidité d'execution et qui sont malheureusement colorisées par Ive Svorcina, au style moins élégant que Ponsor, moins lumineux et plus saturé. Dommage qu'il colorise aussi les deux dernières pages de Cheung du numéro.

Mais bon, ça reste quand même hyper balaise graphiquement et comme pour le reste de l'event, on a le niveau qu'on est en droit d'attendre pour un bon gros event automnal, on en prend plein les mirettes.

Niveau scénario, Hickman joue d'abord la carte de la simplicité. Pas de narration alambiquée ici, pas ou peu de gros teasing de porc, pas énormément de narratifs pour se la péter (dommage), l'auteur reste très linéaire pour un maximum d'efficacité. Rassurez vous, ses dialogues gardent toujours leur grandeur, et on a le droit a des petits discours sympas, et autres punch lines à Hickman ainsi qu'a de nombreux moments très cools.

Autant le dire, le numéro est franchement sympa et offre une conclusion efficace. Pas grandiose, malheureusement, mais sympa. Y a de l'action, de la grosse bagarre, le cull obsidian (le groupe des généraux de Thanos) reste toujours aussi cool et réussi (même si on les voit finalement trop peu), et il y a de belles actions. Le combat est tendu entre toutes les grosses puissances et Thanos, même sans aucune gemme, garde sa puissance de tarée (même si il a sérieusement perdu son instinct de tueur depuis son retour à la vie) et c"est vraiment sympa à suivre. Seule la résolution du combat est peut être plus faible, relevant du deus ex machina un peu facile, un peu trop voyant et prévisible, et manquant un brin de panache.

Reste les dernières pages, de pur teasing pour le futur de Marvel, avec l'intrigue sur les inhumains qui s'annonce cool comme tout, le nouveau statut cosmique dont on a hâte de voir comment il sera exploité, la situation des gardeners qui m'intrigue aussi personnellement et enfin ce qui sera fait avec un certain personnage.

Au final, un bon numéro, pas aussi excellent qu'attendu mais restant une bonne lecture, avec en plus de superbes dessins. Hickman a réussi à faire un bel event sans s'obliger à tuer quelqu'un pour marquer le coup et sans utiliser Wolverine (un spécialiste des events) pour mettre cette fois-ci en avant Cap America qui ressort comme le grand héros de l'event. Infinity n'était qu'une étape dans le run d'Hickman et on espère une suite encore meilleure (ou au moins à ce niveau), vivement ! [8]
arnonaud
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le 12 sept. 2013

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le 6 déc. 2013

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arnonaud

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