Invincible Iron Man (2015 - 2016) par arnonaud

Critique numéro par numéro.

Invincible Iron Man#1 [Octobre]

Il est arrivé, le nouveau relaunch Marvel est bien là, avec donc la nouvelle série Iron Man par Bendis et Marquez !

Un numéro d'intro efficace, qui plante quelques pistes d'une intrigue encore mystérieuse pour le moment, mais qui a un côté mondialisée sympathique et qui fait référence agréablement à plusieurs côtés de l'univers Marvel que ce soit celui d'Iron Man ou celui des 4F (et oui !).

A côté de ça, c'est surtout un gros boulot de caractérisation de la part de Bendis, qui nous présente Tony Stark et essaye de le rendre sympathique, en montrant que derrière son aspect crâneur il cache des troubles intérieurs. Et rappelant que derrière le milliardaire, il y a toujours l'inventeur de génie. On a le droit également à l'introduction de deux nouveaux personnages secondaires, en la présence de l'I.A. Friday (je ne te remercie pas, MCU) et d'une scientifique du Sri-Lanka qui a un rendez-vous avec notre héros.

C'est un premier numéro plutôt sympathique. C'est agréable à lire, avec des dialogues soignés, comme souvent avec Bendis, et on sent qu'il en a un peu plus sous la pédale que dans des trucs comme son Old Man Logan version Secret Wars. C'est dommage que l'histoire de fond de cet arc ne se révèle pas un peu plus et qu'on ait pas une belle scène d'action impressionnante mettant en scène la nouvelle armure (c'était le numéro 1, donc une belle occasion de le faire) mais bon, ça reste une bonne lecture, surtout que les dessins de David Marquez sont pas mal et surtout très biens mis en valeur par les couleurs lumineuses et toujours très réussies de Justin Ponsor.

Je pense que j'irais voir la suite de ce premier arc, surtout que Bendis réussi souvent les premiers arcs de ses séries (Daredevil, Jessica Jones, The Pulse, All-New X-Men, New Avengers ont des premiers arc tout de même solides voir très bons) et j'aime bien le personnage présenté en dernière page, même si il est malheureusement "bendiser" alors qu'il n'en avait pas besoin du tout, loin de là. [7]

Invincible Iron Man #2 [Octobre]

Second numéro de ce nouveau run d'Iron Man par Bendis. Au programme de ce numéro, discussion entre Tony et le personnage qui a fait son come-back à la fin du numéro précédent. Il a beaucoup changé depuis la dernière fois qu'on l'a vu. Et on apprends dans ce numéro une partie de ses objectifs actuels, pourquoi il voulait voir Tony, et le potentiel conflit avec Madame Masque. Ce qui est bien, c'est que, malgré les changements, l'interlocuteur de Stark reste en fin de compte fidèle à lui-même et Bendis semble vraiment apprécier le personnage et vouloir faire quelque chose avec. Tant mieux, c'est un personnage que j'aime beaucoup, et la dynamique qu'il a avec notre héros est intéressante. Tony se retrouve un peu piégé entre deux parties (Madame Masque et le celui dont je ne peux révéler l'identité), débarque dans une affaire qui le dépasse un peu pour l'instant, ce qui est assez intriguant. Cela dit, Tony subit un peu trop les événements de ce numéro et c'est dommage qu'il ne soit pas un peu plus proactif.

Donc le numéro se lit bien et pose les bases de l'intrigue de ce premier arc. Bendis prend son temps, définit les personnages uns à uns, ne surcharge pas le cast tout de suite, prend soin de conserver pleins de zones d'ombres... C'est pas désagréable, surtout que les dessins de Marquez sont très élégants, et Ponsor fait des merveilles à la colo, mais c'est pas non plus super entraînant. Peut-être parce que la scène finale du numéro est trop chiche en infos intrigantes et propose un cliff vraiment moisi (comparé à celui du numéro précédent, on redescend tout de suite d'un cran, là...). Et puis le côté lambin, caractéristique de Bendis, n'aide pas non plus à vraiment accrocher le lecteur. Du coup, là j'hésite franchement à revenir pour le 3e numéro ou à attendre sagement le TP.

Bon, et chose amusante, Notre mystérieux personnage... se retrouve avec la tête de Vincent Cassel ! Je ne sais pas pourquoi Marquez lui a fait une tête et surtout un nez comme ça... C'est plutôt inattendu... Mais bon, pourquoi pas, au moins ça donne du caractère à son visage (plutôt que le visage masculin comics classique) et ça me fait marrer parce que je ne vois que ça à chaque case où il apparaît.

Enfin bref, numéro plutôt pas mal, mais Bendis prend trop son temps et loupe un peu la scène finale, ce qui fait que mon enthousiasme à l'issu du premier numéro se tasse un peu, même si il y a toujours moyen de faire un premier arc sympathique. [7]

Invincible Iron Man #3 [Novembre]

C'était l'épisode des astuces pour gagner du temps de la part du dessinateur David Marquez, qui nous sert une double page de dialogue Bendis en deux cases d'une page chacune pour être tranquille (ce qui permet de se payer 15 kilos de texte d'affilée de manière un peu indigeste...) et qui plus tard copie colle 7 cases d'affilées la même pose pour Tony Stark (bon, c'est le scénar' de Bendis qui veut ça, et il à l'air d'adorer ce genre de gags en ce moment puisqu'il y en avait aussi dans Guardians #1, mais ce n'est pas très élégant, ni très drôle, et ça fait un peu sortir de l'histoire).

D'ailleurs au niveau de l'intrigue, on ne revoit malheureusement pas Vincent Cassel, mais on en apprend un peu plus sur les intentions de Madame Masque. Cependant, ce n'est que le 3e épisode, donc nous n'avons pas encore toutes les réponses non plus, loin de là. Ce qui est intéressant, c'est que Bendis développe également la romance entre Tony et la scientifique vue dans le premier épisode. Et c'est plutôt sympathique et bien foutu.

Je reste, cependant, tout de même étonné que le scénariste ait autant fait le ménage dans le supporting cast du personnage. Tony se retrouve à dire n'avoir aucun ami et il se retrouve obligé d'aller raconter sa vie à une femme qu'il a croisé uniquement le temps d'une soirée. L'entourage historique du héros était si nul que ça, pour qu'il y a besoin de tout reconstruire à la racine ? Je ne sais pas si c'est comme ça que l'on va vraiment faire avancer la mythologie du personnage.

Au final, quel bilan faire de cet Invincible Iron Man pour le moment ? Et bien si je trouve dommage que le héros n'ait pas un vrai univers autour de lui, à la Spider-Man, ce brave Tony demeure sympathique et il y a un réel effort de caractérisation pour les 4 persos qui apparaissent dans la série. Ce qui est bien également, c'est qu'on ait enfin de bons dessins et une bonne colo sur un titre Iron Man, parce que depuis Marvel Now (voire même avant avec Larroca durant le run de Fraction...), ça ne semblait pas trop être le cas. La série reste cependant un peu molle en terme de rythme, ça manque de retournements de situations ou de grands moments marquants et je suis toujours à deux doigts d'arrêter la série. Mais bon, il y a Mary Jane qui débarque apparemment dans le prochain numéro, donc ça intrigue, forcément. [7]

Invincible Iron Man #4 [Décembre]

Lecture franchement agréable, même si ce n'est pas non plus tonitruant. Il ne se passe pas grand chose (Bendis), y a des kilotonnes de dialogues largués n'importe comment en double page (Bendis, pas aidé par Marquez toujours à l’affût d'une astuce pour gagner du temps), mais l'atmosphère qui se dégage du numéro, très décontractée, est plutôt plaisante, et puis l'humour de Bendis fonctionne plutôt bien ici, ce qui achève de rendre la lecture sympathique. En outre, pour une fois, Bendis arrive à avoir une scène de baston pas trop mal, même si c'est face à des techno-ninjas jetables. Dans cette scène, on sent que Marquez s'éclate aux dessins, et c'est sûrement ça qui en fait une réussite...

Notons aussi le retour de Vincent Cassel, ce qui est plutôt chouette, et bien entendu un petit coucou de Mary Jane, mais qui n'est absolument pas le centre du numéro, contrairement à ce qu'indique la couv' (mais bon, en même temps, entre Mary Jane, Vincent Cassel et les Techno-Ninjas, le choix du personnage pour la couv' est vite fait).

Pour conclure, un numéro honnête d'une série qui visiblement préfère parler de tout et n'importe quoi plutôt que d'avancer son intrigue de fond, ce qui est tout de même un peu dommage. [7]