Papy ! Raconte moi le communisme !

Une bande dessinée que j'avais découvert étant très jeune, et qui m'avait conforté dans l'idée que si tu es riche, t'es patron, et que si t'es pauvre, t'es un délinquant (et qu'il est donc bien plus méritant d'être riche et patron). Plus sérieusement, cette bande dessinée se livre tellement à de la surenchère misérabiliste qu'au bout de la page 20, on sait qu'on est presque dans une oeuvre militante, qui vous sort le best of de Germinal et d'Oliver Twist en passant par Another day to paradise. Cette oeuvre applique sans aucune restriction le code de la surenchère de pathos pour tirer des larmes de son public et ainsi forcer l'adhésion. Toutefois, il s'y prend avec suffisamment d'émotion et de proximité pour que tout être humain tombant sur l'oeuvre soit touché. Toutefois, tous les représentants d'institutions supérieures sont montrées comme sadiques ou malintentionnées (les patrons, les juges, les policiers, les gardiens du camp de redressement, les religieux...) et tous les personnages ayant un peu de noblesse sont issus du prolétariat. Comment ne voulez vous pas être communiste dans pareille situation ? Il y a consensus, rien à tergiverser...

La suite de cette bande dessinée continue sur la même lancée, avant d'effectuer un virage miraculeux sur le tome 3, qui se lance dans l'aventure romanesque avec autant d'entrain d'un bon Tintin. Malheureusement, il faudra en passer par ces origines bien plus douloureusement et orientées que nécessaire.