No enki, you are not shakespeare...

Le titre de cette oeuvre aura dû dès le départ me rappelait des souvenirs mais la volonté de pénétrer davantage dans l'univers de Bilal fut plus forte... Et ne fit qu'accroître ma déception...

Et pourtant cette BD possède bien des atouts; en premier lieu un trait crayon minutieux qui nous offre un dessin très vivant dépeignant tout à la fois des personnages aux traits soignés et un univers post apocalyptique magnifique d'austérité par ses longs paysages désolés, sans compter les superbes plans de la forteresse. De même d'une autre façon, le contexte général qui nous présente une humanité ravagée par une catastrophe nommée le don du sang titille follement la curiosité du lecteur.... Sans que celle-ci soit satisfaite...

En effet, après avoir pendant quelques pages créé un formidable démarrage, l'auteur se perd en une reprise laborieuse de la pièce Roméo et Juliette de ce cher William et pousse même le vice en reprenant carrément des répliques entières de cette pièce pour les affubler à ces personnages qui perdent dès lors toute consistance et n'apparaissent que comme de vulgaires marionnettes. Sentiment d'ailleurs confirmé par la réplique d'un des protagonistes qui dévoile tout un système de création de personnages établi à partir des protagonistes originaux de cet auteur!

Donc au final ce constat donne l'idée d'un auteur qui cloisonne une oeuvre prometteuse pour satisfaire ses penchants narcissiques et n'a pour sauver cette dernière des abysses de la médiocrité que son indiscutable maîtrise du dessin pour de temps à autre l'élever...