J'ai acheté ce livre sans savoir de quoi ça parlait vraiment, me fiant aux bonnes critiques que j'ai entendues ça et là, je lit la préface, j'apprends que le haut mal est en fait l'épilepsie, aïe, ça va pas le faire, les récits barbants autobiographiques me gavent, surtout quand ça traite du handicap ou consorts. Bon trop tard, je l'ai acheté, je vais la lire...

Rapidement je suis subjugué par la beauté du style graphique de l'auteur que je ne connaissait pas, ses bestiaires tout au long de l'histoire sont un vrai régal. J'arrive à la fin de la première partie sans m'en être vraiment aperçu. La narration est extrêmement bien pensée, le livre se dévore.
Le récit est en effet ultra-dynamique, il n'y a jamais de temps mort, David B. passe de l'épilepsie de son frère à l'histoire de son arrière grand père dans les tranchées en un clin d'œil, tout s'enchaîne de manière fluide.

On découvre avec passion et effroi la vie d'une famille minée par la maladie d'un membre, le regard des autres, leurs jugements, leurs incompréhensions, c'est le côté terrifiant, le côté passionnant, c'est les errances de cette familles désarmées prête à essayer tout ce qu'elle avait sous la mains sans jamais perdre le Nord. Les références de toutes ces contres cultures, ésotériques, marginales, mais aussi les apartés sur les membres de sa familles, tout arrive à captiver le lecteur sans jamais tomber ni dans les anecdotes plates, ni dans le voyeurisme, David B. prenant soin de se faire intervenir lui même ou sa maman pour mettre les choses au clair. Le livre offre de belles pistes de réflexion sur des sujets aussi diverses et variés que la mort, la solitude, le sacrifice, l'héritage (culturel), les dérives que peuvent entraîner les situations de désespoir, la place du handicap dans la société... Ça va stimuler votre imaginaire, votre morale et peut être vos convictions.

Si le thème, comme moi, ne vous passionne pas de prime abord, ne vous arrêtez pas à ça, tous les aspects sont ici bien maîtrisés, la narration, le dessins, la composition, le contenu... Vous rateriez probablement quelque chose. En tout cas les amateurs de noir & blanc, ne peuvent quoi qu'il en soit pas passer à côté, nous avons là un chef d'œuvre du genre.
Irokwa
9
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le 20 sept. 2013

Modifiée

le 20 sept. 2013

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Irokwa

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