Dans la vie, il y a parfois des amis qu’on ne reverra plus jamais mais qui comptent beaucoup pour nous.
Je crois que c’est de ce genre de choses dont je voulais parler.
C’était mon premier livre.
Merci de l’avoir lu.
L'auto-école du collège Moriyama est donc le premier manga de Keigo Shinzo, comme il l’annonce de si belle façon en postface de son œuvre. Écrit alors qu’il avait tout juste 23 ans, il est paru au Japon en 2010, puis en France en 2018, publié chez Le Lézard Noir - maison indépendante fondée à Poitiers et qui s’est fait connaître en important des mangas d’auteurs, souvent en marge du circuit commercial. Leur catalogue, davantage grand public aujourd'hui, mêle des œuvres fortes et sensibles comme La Cantine de Minuit de Yarō Abe, et ils ont aussi repris toute la bibliographie de Keigo Shinzo : Tokyo Alien Bros. , Mauvaise Herbe, La Planète Verte et bien sûr Hirayasumi (❤️).
Concernant Shinzo, je ne connais vraiment que les Hirayasumi que j’ai engloutis et simplement adorés ! J’étais alors comme un enfant en voyant tous ses autres mangas à la bibliothèque. Et celle-ci m’a tout de suite interpellé, car on voit d’entrée que c’est une œuvre de jeunesse.
Malgré tout, j’ai eu un petit problème à l’allumage : au bout d’une dizaine de pages, j’ai refermé le livre et je suis passé à autre chose (FM26 vient de sortir 🫣). Mais j’y suis revenu le lendemain… pour finalement ne plus le lâcher !
Il y a dans cette histoire, complètement wtf, une atmosphère que j’ai adorée : un mélange de douce nostalgie, de bizarrerie et d’humour tendre. On y reconnaît déjà les prémices de ce qu’on retrouvera plus tard dans Hirayasumi, cette façon qu’a Keigo Shinzo de créer des personnages un peu à la marge, pleins de maladresses et de sincérité, qu’on finit par aimer comme des proches. Même son trait, encore hésitant, laisse déjà entrevoir cette sensibilité qu’il affinera par la suite.
La lecture laisse une drôle de sensation : celle de quitter une bande de potes qu’on s’était faite dans un contexte complètement inattendu. Il y a une forme de folie douce, presque irréaliste, qui m’a rappelé par moments un pan du cinéma danois - cette déconnexion légère avec la réalité, qui rend les situations à la fois absurdes, drôles et profondément humaines. Tout tient dans cet équilibre entre la loufoquerie et la tendresse, entre les liens qui se tissent et la poésie du quotidien.
Bon, du coup, maintenant que j'ai lu la dernière et la première oeuvre de Keigo Shinzo, il me reste simplement à découvrir tout ce qu’il y a entre les deux, à commencer par Mauvaise Herbe. Et si ça continue comme ça, il va finir dans mon top 5 des mangaka ! Bon, facile en même temps, j’en connais pas énormément plus 😅