Très clairement, pas mon préféré de la série. La première raison est toute personnelle : je ne suis pas un grand fan de science-fiction, or trop d'éléments ici y font référence. J'aime le côté fantastique et l'idée de bâtir une aventure autour de la mythique Atlantide est excellente. Ce qu'imagine, en revanche, E.P. Jacobs à l'intérieur de cette Atlantide ne me convient pas. Tout le côté science-fiction m'ennuie profondément. L'ensemble ne manque cependant pas d'imagination, les trouvailles sont nombreuses mais je ne suis pas bon public pour ce type de récit. Je ne veux cependant pas condamner cet album sur ce seul argument, ce serait profondément injuste. Les dessins sont remarquables, les connaissances scientifiques et historiques de Jacobs époustouflantes. En bref, le fond ne me séduit pas mais la qualité est réelle.


La deuxième raison tient à la forme. Le récit paraît très vite mal équilibré. Si la mise en place de l'intrigue est intéressante, la suite est plus décousue. La découverte de l'Atlantide est sommaire et on plonge très vite dans l'action pétaradante sans que celle-ci soit forcément spectaculaire dans sa façon de faire avancer le récit. A dire vrai, deux tomes auraient permis de rééquilibrer les choses. Dans l'état, on aurait pu faire l'économie d'une quinzaine de pages. L'ensemble aurait gagné en efficacité (on tourne en rond et Jacobs semble verser à tout prix dans le spectaculaire) et l'aventure est parfois ennuyeuse. Si "Le Journal de Tintin" lui avait permis de réaliser un double album, peut-être l'ensemble aurait-il été plus intéressant mais ce n'est pas certain. E.P. Jacobs avait, en effet, dans l'idée de développer le côté "space opera" qui me parle autant qu'un texte écrit en sanskrit. Or de cette aventure touffue (que de vignettes minuscules, de palabres et de descriptions inutiles de petite taille), j'aurais souhaité un fond plus élaboré.


Il est, en effet, à mes yeux, dommage que le discours soit aussi sommaire. Envoyer nos héros sous terre pour qu'ils découvrent une autre civilisation obsédée par la domination du monde comme cela se trouve au-dessus de la mer me paraît décevant comme argument. Que dire de ce coup d'État imaginé par un traître qui se sert d'une tribu barbare sinon qu'elle a été mise en scène cent fois quelques mètres plus haut ? Que dire de la présence d'Olrik qui apparaît, disparaît pour réapparaître ? Où passe le postulat de cette aventure au bout d'une vingtaine de pages ? Mortimer est en quête d'un précieux métal dont il n'est ensuite plus question. Olrik est, bien entendu, là aussi pour ce métal mais finalement il se prend, de nouveau, au jeu du pouvoir suprême. Et qu'en est-il de ses complices présents au début de cette histoire venus chercher ce même métal ?


On assiste, du coup, à une histoire qui semble être une longue digression et qui a laissé son idée de départ au garage. En tant que lecteur, j'ai la nette impression de découvrir une oeuvre bancale et inaboutie. Difficile de cracher dans de la bonne soupe mais, à titre personnel, voilà une histoire qui ne m'a pas du tout convaincue passée son premier tiers.

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le 13 juin 2021

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PIAS

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