On peut toujours parler de lieux communs, de passages incontournables ou de topoi pour faire passer la pilule, il reste que L’Homme à l’étoile d’argent ne prend guère de recul avec les clichés du western : la bourgade sous la coupe d’une fratrie de malfrats, les bourgeois terrorisés ou lâches, le juge corrompu, le shérif aux méthodes musclées qu’on appelle de l’extérieur pour rétablir l’ordre, l’équipe de bras cassés qui finit par s’en sortir... Rio Bravo, par exemple, est sorti en 1959.

Charlier serait-il moins à l’aise avec les albums autonomes ? En tout cas ce sixième album est le premier – et dans mes souvenirs le seul, au moins jusqu’au Hors-la-loi – dont on ne retrouve aucun élément dans des albums ultérieurs. On peut le lire et le comprendre sans avoir besoin de lire le précédent et le suivant ; les mauvaises langues ajouteront qu’on n’a pas besoin de le lire.

La narration n’est pas inefficace, notamment parce que les ouvertures d’albums sont toujours réussies dans Blueberry, mais disons qu’on a connu des scénarios moins paresseux, des personnages plus fouillés : en refermant l’album, en y repensant pour écrire ces lignes, je m’aperçois que j’ai déjà oublié le nom du tout jeune adjoint de Blueberry, et que j’ignore le nombre des frères Bass, ce qui ne poserait guère de problèmes s’ils n’étaient pas censés être les antagonistes principaux. Quant au dessin, il s’affine et se régularise.

Alcofribas
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le 28 oct. 2025

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