Pendant cette longue année de Dark Reign, la série des Dark Avengers aura réussi à m'enchanter comme rarement chez Marvel durant cette période et même depuis pas mal de temps.
Véritable bébé de Bendis, projet presque personnel, le scénariste prolifique et omniprésent à su s'entourer d'une équipe créatrice de premier choix pour nous pondre un récit complet. Avec une véritable fin (en parallèle de l'événement Siege) et surtout un départ en fanfare, ancré à un event qu'il avait déjà lui même chapeauté : l'indigeste Secret Invasion.
Vous l'aurez compris, chronologiquement Dark Avengers pourrait être une série dédiée exclusivement aux suiveurs assidus du Marvelverse compte tenu de la trame scénaristique de laquelle elle découle. Mais il n'en est rien !
Énorme succès aux States, cette série repose sur les fondamentaux déjà mis en place par Kurt Busiek dans ses Thunderbolts à la fin des 90's, c'est à dire une équipe de criminels se faisant passer pour des héros pur jus, et tout ça sous couvert officiel. Bendis a donc repris ce concept en le poussant à l'extrême puisque dorénavant sous les traits des Avengers, cette équipe de deglingo a carte blanche pour faire régner l'ordre à sa guise, avec dans ses rangs pas moins que le maléfique Sentry, véritable arme ultime de Norman Osborn, le nouveau chef d'orchestre de la sécurité nationale.

Le recrutement de l'effectif et des forces en présence mis en place dans le premier tome, ce second bouquin s'attache à nous conter la lente et inexorable auto mise en abîme de cette équipe.
Eh oui car c'est là que c'est intéressant à suivre, comme rarement dans un récit super-héroïque, le loup est déjà dans la bergerie, la folie et la schizophrénie règnent en maîtresses ici, ce sont elles qui dictent à Osborn la marche à suivre. Et ce malgré la volonté de Victoria Hand, sa suppléante et seule personne saine d'esprit, à mettre un peu d'ordre à ce chaos ambiant.
C'est la rencontre avec Molecule Man qui va précipiter quelque peu les choses, réduisant presque à néant la volonté d'Osborn à combattre ses démons intérieurs.
La dernière partie, consacrée aux événements de Siege est mémorable. Véritable conclusion dramatique de la série, le lecteur prend part à des scènes intenses, démontrant si besoin était toute la cruauté de ces criminels de haut vol. Sentry explose littéralement les planches magnifiques de Mike Deodato Jr et dévoile enfin tout son potentiel destructeur.

Mike Deodato Jr, parlons en un peu. Jeune génie des comics dans les années 90, il aura connu des heures sombres assez rapidement à cause du succès mal géré. Depuis quelques années, il est revenu, plus talentueux que jamais, encrant lui même ses crayonnés et sublimés sur Dark Avengers par les couleurs somptueuses de Rain Beredo. Son nouveau style dit réaliste et sa mise en page (mise en scène) très cinématographique apportent une dimension spectaculaire aux scénarii de Bendis. Qui ne manque pas de lui rendre un chaleureux hommage à la fin de l'ouvrage.

En annexe, l'annual Dark Avengers consacré à Marvel Boy est dessiné intégralement (crayonnés, encrage et couleurs) par Chris Bachalo, confirme ce sentiment d'avoir en main un des meilleurs recueils Marvel de ces dernières années.
Une friandise malicieuse à déguster sans modération !
NeeKoh
9
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le 19 août 2013

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NeeKoh

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