Je ne vois pas de meilleur hommage à rendre à ce nouvel opus qu'en reprenant le tube de Plastic Bertrand.
Franchement, après le long déclin d'Uderzo et les premiers albums très inégaux de Conrad et Ferri, je me réjouis qu'enfin un Astérix me semble renouer avec ce qui a fait le succès des originaux: une série de gags, un fil conducteur, des clins d'œil à l'actualité, des situations absurdes sans être grotesques et un narratif qui accepte l'esprit de la série tout en y apportant sa touche, je suis très agréablement surpris, d'autant que j'étais devenu un de ces lecteurs qui consultaient Asterix par habitude pour conclure, à de rares exceptions à la difficulté d'égaler les truculences scenaristiques de Goscinny.
Hé bien en tant que fervent adepte de la marque, je vous le dit, oui cet Asterix vaut le détour.
Il nous offre ce qui faisait les plans diaboliques et pourtant loufoques des méchants d'antan, avec un antagoniste Vicévertus sorte d'anti-détritus de la Zizanie qui se révèle redoutable, à l'exception d'une fin trop rapide. Il a beaucoup de tendresse pour les personnages et notamment Abraracourcix, jamais aussi exploité depuis le bouclier Arverne. Il est plein de galegeades sur nos travers contemporains, sans être un de ces albums plein de bonne volonté mais manquant de saveurs qui se contentent d'enchaîner les plaisanteries sans savoir où aller.
Seul bémol, le personnage d'Obelix qui, malheureusement, continue d'albums en albums d'être bas de plafond en apparaissant plus que jamais sous les traits d'un faire valoir limité et au fond navrant, là où d'Uderzo et Goscinny avaient pris soin d'en faire un personnage tendre, niais certes, mais profondément attachant.
Toutefois cela n'enlève pas le fait que cet album a probablement réussi un exploit inégalé depuis le Grand Fossé: renouer avec Astérix.